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Crise de 2008: les patrons s'en sont-ils trop bien sortis?

Les patrons n'ont pas été assez inquiétés.

Les patrons n'ont pas été assez inquiétés. - Flazingo Photos - Flickr - CC

Ben Bernanke, ancien président de la Fed, estime que les dirigeants n'ont pas été suffisamment inquiétés. Ils auraient dû faire l'objet de plus de poursuites judiciaires.

Ben Bernanke trouve que les autorités ont été trop coulantes, et estime que trop peu de dirigeants d'entreprise ont fait l'objet de poursuites judiciaires après la crise financière de 2008. Dans un entretien au quotidien USA Today, l'ancien président de la Réserve fédérale américaine, dont les mémoires sont publiées cette semaine, a déclaré que le département de la Justice et d'autres agences judiciaires américaines avaient concentré leurs enquêtes et leurs poursuites sur les entreprises financières.

"J'aurais préféré qu'il y ait plus d'enquêtes sur les actions individuelles, parce qu'à l'évidence tout ce qui a mal tourné ou était illégal a été fait par des individus, pas par des entreprises dans l'abstrait", a dit Bernanke. Celui qui était à la tête de la Fed pendant la crise financière a ajouté qu'il ne lui revenait pas de décider de poursuites contre tel ou tel individu soulignant que "la Fed n'est pas un organisme chargé de l'application de la loi."

"On ne peut pas emprisonner une entreprise financière"

"Le Département de la Justice et d'autres sont en charge de cela et une grande partie de leurs efforts ont consisté à inculper ou à menacer d'inculper des entreprises financières", a poursuivi Bernanke. "Maintenant, une entreprise financière est évidemment une fiction juridique, ce n'est pas une personne. On ne peut pas emprisonner une entreprise financière."

Bernanke, qui a quitté la Fed en janvier 2014 après l'avoir présidée pendant huit ans, a dit à propos de la crise financière que "sans stabilisation du système financier, il y aurait eu un assez grand risque de basculement dans une dépression du type de celle des années 30." Bernanke a aussi dit qu'il avait fallu beaucoup de temps aux observateurs pour prendre la mesure de la gravité de la crise et il s'est reproché de ne pas avoir fait plus pour expliquer à l'opinion que le sauvetage des entreprises financières avait relevé de l'intérêt général.

D. L. avec Reuters