BFM Business
Economie et Social

Crise grecque : la France peut-elle aussi sombrer ?

-

- - -

La crise économique grecque menace de toucher toute l'Europe. En France, politiques et économistes tentent de rassurer. Et vous, êtes-vous inquiet ?

La crise économique grecque menace de gagner toute l'Europe. Le Portugal et l'Espagne sont dans la ligne de mire des agences de notation. Pour tenter de circonscrire la crise et approuver une nouvelle aide à la Grèce, l'Union Européenne va organiser un sommet des chefs d'Etat ou de gouvernement de la Zone euro, sans doute le 10 mai.
Pour ou contre cette nouvelle aide ? Inquiet ou pas de l’avenir économique de la France ? Dans le forum ci-dessous, dites-nous ce que vous pensez de la situation !

Baroin : « Arrêter ces scénarios de politique-fiction »

Selon un récent sondage BVA pour Canal+, les Français, majoritairement favorables à une aide financière à la Grèce (60% soutiennent le plan prévoyant 6,3 milliards d'euros de prêts par la France cette année), s'inquiètent aussi de la situation financière de leur pays. Se voulant rassurant face à ceux qui craignent une contagion de cet effondrement de la Grèce sur la France, le ministre du Budget, François Baroin explique : « Il faut arrêter avec ces scénarios de politique-fiction. Je rappelle que c’est l’insincérité – on peut l’appeler mensonge – du gouvernement grec, qui a provoqué aussi cette accélération de la crise grecque. Il y a donc un test de la part des marchés, une spéculation sur la monnaie européenne. »

« Cette aide ne coûtera rien aux Français, au contraire… »

Nicolas Bouzou, économiste au Cabinet Astérès, assure lui que cette nouvelle aide de la France à la Grèce « ne nous coûtera rien, si ça se passe bien. C’est un prêt, précise-t-il. Et si ça se passe bien, on fera une marge dessus. Donc, le contribuable français peut même y gagner. »
Et tandis que certains doutent de la capacité de la Grèce à rembourser un jour cet emprunt, Nicolas Bouzou préfère positiver : « On verra… Mais la probabilité qu’ils ne nous remboursent pas, augmente avec le temps que l’on met pour solutionner ce problème. Donc, il faut agir tout de suite. »

Une urgence que confirme Michel Sapin, secrétaire national du PS à l’Economie : « L’objectif d’une aide collective – de la France, de l’Allemagne, de l’Italie… – c’est pour bien montrer que la dette de la Grèce sera remboursée. Mais si on tarde trop, si on pinaille sur l’aide à la Grèce, celle-ci risque de ne pas rembourser ses dettes. »

« Si la Grèce s’écroule, nous serons touchés »

Convaincu par ailleurs qu’« en aidant les Grecs, on se sauve », Michel Sapin met en garde : « C’est véritablement un problème de système : quand quelque chose va mal à un endroit de l’Europe, c’est toute l’Europe qui est en danger. J’aimerais que les gens comprennent que ce n’est pas de la charité envers la Grèce, c’est s’aider soi-même. Parce que si la Grèce s’écroule, du point de vue de sa dette publique, nous serons touchés, de manière absolument certaine. »

La Rédaction, avec Yann Abback