Croissance: le plan du Canada qui ne devrait pas plaire à l’Allemagne
Voilà qui devrait faire grincer des dents en Allemagne, notamment celles de son ministre des Finances Wolfgang Schäuble. Celui-ci avait en effet signifié son refus de voir d’autres pays du G20 mettre en place des plans de relance basés sur la dépense publique. Mais au Canada, le gouvernement libéral de Justin Trudeau se prépare bien à creuser son déficit, afin de dynamiser une croissance plombée depuis deux ans par la chute des cours du pétrole.
Conformément à sa promesse électorale, le Premier ministre a en effet choisi de sacrifier l'équilibre budgétaire, sacro-saint principe de l'ancien gouvernement conservateur, avec l'injection de plusieurs milliards de dollars dans les infrastructures. Sur l'exercice 2016/17 qui débute le 1er avril, l'accélération des dépenses va ainsi creuser le déficit à 29,4 milliards de dollars canadiens (21 milliards d'euros), soit trois fois plus que ce que Justin Trudeau avait promis en campagne.
Énergie propre et grands travaux
Avec les dépenses en infrastructures, mais aussi pour l'environnement et la qualité de vie, le gouvernement canadien espère un coup de pouce d'un demi-point de croissance, et un point l'an prochain. Les économistes privés tablaient jusqu'ici sur une croissance de 1,4% en rythme annuel en 2016, après 1,2% l'an dernier avec une activité lestée par une récession sur les deux premiers trimestres 2015.
Le gouvernement prévoit de dépenser 2,9 milliards de dollars canadiens sur cinq ans pour "la lutte contre le changement climatique et la pollution de l'air", un axe privilégié par le Premier ministre qui a aussi prévu d'alimenter à hauteur de 2 milliards sur les deux prochains exercices "un fonds pour une économie à faibles émissions de carbone".