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Décret sur la corruption: la Roumanie fait marche arrière

Des Roumains ont manifesté contre ce décret.

Des Roumains ont manifesté contre ce décret. - Daniel Mihailescu - AFP

La polémique faisait rage en Roumanie après l'annonce d'un décret assouplissant la législation anticorruption. Le gouvernement a décidé de l'abroger.

Le gouvernement roumain a abrogé son décret assouplissant la législation anticorruption. "Le décret d'abrogation a été adopté", a déclaré le ministre de la Santé Florian Bodog, une information confirmée par l'entourage du Premier ministre. Ce dernier, Sorin Grindeanu, avait annoncé samedi renoncer à cette modification du code pénal qui avait provoqué la colère de la rue.

Une réunion du gouvernement social-démocrate avait débuté à la mi-journée à Bucarest tandis que des milliers de personnes commençaient à se rassembler dans la capitale, déterminées à ne pas relâcher la pression. Des centaines de milliers de Roumains ont manifesté quotidiennement depuis l'adoption mardi, après des jours de controverse, de ce texte qui, notamment, réduisait sensiblement les peines encourues pour abus de pouvoir et introduisait un seuil minimum de préjudice de 200.000 lei (44.000 euros) pour qualifier un délit. Des manifestations d'une ampleur inédite en Roumanie depuis la chute du communisme.

Un nouveau projet de loi doit être rédigé

Le Premier ministre avait assuré que la motivation du gouvernement avait été de mettre le code pénal en conformité avec la Constitution. Un nouveau projet de loi doit être rédigé, en vue, cette fois, d'être soumis au parlement. Il n'introduira pas de seuil délictuel de 200.000 lei de préjudice pour les délits d'abus de pouvoir.

Le décret faisait craindre à ses détracteurs un retour en arrière alors même que, sous la pression de l'UE et de magistrats très offensifs, des centaines de dossiers sur des malversations ont été instruits ces dernières années, marquant un tournant pour la lutte anticorruption en Roumanie. Le gouvernement a été critiqué pour vouloir mettre à l'abri de la justice des élus et des hommes d'affaires, dont le chef du parti social-démocrate actuellement en procès dans une affaire d'emplois fictifs.

D. L. avec AFP