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Déficit: Hollande répond à Bruxelles

François Hollande estime que "les prévisions ne doivent pas changer nos politiques"

François Hollande estime que "les prévisions ne doivent pas changer nos politiques" - Alain Jocard - AFP

Le président de la République a affirmé ce mardi 4 novembre que "les prévisions ne doivent pas changer nos politiques". Quelques heures auparavant, la Commission européenne avait fait part d'estimations pessimistes concernant le déficit de la France.

François Hollande donne sa réponse à la Commission européenne. Le président de la République a ainsi affirmé que "l'enjeux du sérieux budgétaire" relevait de la responsabilité de la France.

"Vous n'entendrez pas de ma part la moindre critique sur l'enjeu du sérieux budgétaire, nous y faisons face", a plus précisément déclaré le président français à l'occasion de son discours à l'Assemblée nationale du Québec, au dernier jour de sa visite au Canada.

"L'Europe doit aussi faire des choix"

Plus tôt ce mardi, la Commission européenne a douté que la France puisse tenir ses objectifs budgétaires l'an prochain, en prévoyant même que la situation risque de s'aggraver en 2016.

"L'Europe fait des prévisions, elle doit aussi faire des choix", a réagi François Hollande en conférence de presse. "Ce ne sont pas les prévisions qui doivent changer nos politiques, ce sont nos politiques qui doivent changer les prévisions", a-t-il ajouté.

Dans ce contexte de moindre croissance en Europe comme le prévoit la Commission, "la politique budgétaire doit être assouplie par rapport à cet objectif de croissance tout en faisant le choix nécessaire en matière de discipline, de sérieux budgétaire", a lancé le président de la République.

Les "calculs théoriques" de la Commission

Selon les prévisions de la Commission, la France présentera en 2016 le déficit le plus élevé de toute la zone euro, selon ses prévisions.

Bruxelles prévoit, en effet, 4,4% en 2014, 4,5% en 2015 et 4,7% en 2016. Des prévisions qui contrastent fortement avec celles de l'exécutif français qui promet 4,3% l'an prochain et un retour à l'objectif de 3% en 2017, année électorale.

Le ministre des Finances Michel Sapin a toutefois fait valoir que les prévisions de la Commission européenne ne tenaient pas compte des récentes mesures d'ajustement apportées par l'exécutif français. L'entourage du ministre a même assuré que Bruxelles publie "un calcul théorique" qui ne signifie absolument rien".

J.M. avec AFP