Déficit: l'italien Renzi aussi veut faire plier Bruxelles
Matteo Renzi se démarque de la France. En présentant, mardi 9 avril, les objectifs gouvernementaux en matière de croissance, le nouveau président du Conseil italien, a confirmé son intention de respecter les règles européennes en matière de déficit.
L'ancien maire de centre gauche de Florence compte ainsi le ramener à 2,6% du PIB, cette année, après 2,8% en 2013, soit deux chiffres inférieurs aux critères de Maastricht sur le déficit qui est de 3%.
Mais Matteo Renzi, s'il joue les bons élèves, a mis en garde: "nous voulons plus que jamais changer la direction de l'Europe", a-t-il déclaré. Il a également ajouté que l'Italie serait dans une position plus forte pour le faire si elle respectait ses engagements financiers et budgétaires pour le moment.
"Chacun ses problèmes"
Le président du Conseil italien juge dépassé la limite des 3%. Mais il compte, donc, rester dans les clous bruxellois, à la différence de Paris.
Ce matin sur Radio Classique, le ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin, a semblé s'exaspérer de ce cavalier seul transalpin. "Les Italiens ont 120% ou 130% de dette, chacun a ses problèmes", a-t-il fait remarquer.
Manuel Valls avait, ce matin sur BFMTV, préféré souligner "les réformes" accomplies par l'Italie "qui a un déficit moindre que le notre".
Personne ne peut faire le fier sur la dépense publique
Matteo Renzi a également confirmé viser 4,5 milliards d'euros de coupes dans les dépenses pour financer en partie les baisses d'impôts de 10 milliards d'euros promises aux ménages les plus modestes. "Personne ne peut faire le fier" sur les dépenses, déclarait-il, lundi 7 avril.
Le président du Conseil a aussi annoncé une baisse de la prévision de croissance 2014 de 1,1% à 0,8%. Un chiffre qui reste toutefois supérieur aux 0,6% sur lesquels table le FMI.