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Dépenses publiques: quand l’Italie fait ce que devrait faire la France

Le chef du gouvernement italien veut réduire les dépenses locales.

Le chef du gouvernement italien veut réduire les dépenses locales. - -

Le chef du gouvernement italien, Mario Monti, veut réduire le nombre de collectivités locales transalpines pour faire des économies. En France, le gouvernement veut recréer les conseillers généraux supprimés par Nicolas Sarkozy.

Le gouvernement Monti vient de décider une refonte de la carte administrative de l’Italie qui devrait entrer en vigueur avant la fin de l’année. Le nombre de provinces (l’équivalent de nos départements) devrait passer de 110 à 46. Le projet gouvernemental prévoit également de constituer dix grandes cités métropolitaines afin de regrouper les banlieues des grandes villes.

L’objectif est clair: faire des économies de fonctionnement alors que l'Italie est aux prises avec une grave crise financière. Si le gouvernement n’a pas donné de précisions sur le montant des gains escomptés, certains experts avancent le chiffre de 500 millions d’euros d’économies par an.

En France, le retour des conseillers généraux coûterait 45 millions d'euros

Dans l'Hexagone, paradoxalement, alors que le gouvernement Ayrault veut réduire le déficit, l'heure n'est pas à la recherche d'économies sur le plan local.

Ainsi, le gouvernement socialiste vient d'annoncer le détricotage de la réforme territoriale votée sous Nicolas Sarkozy. La principale disposition de cette loi consistait à créer 3493 sièges de conseillers territoriaux qui se seraient substitués en 2014 aux 5647 conseillers généraux et régionaux actuels.

La réduction du nombre total d'élus devait permettre, selon le gouvernement Fillon, un gain de 45 millions d'euros par an en indemnités et fonctionnement des assemblées locales.

Devant la bronca des élus concernés, le gouvernement Ayrault a donc annoncé le rétablissement des conseillers généraux, sans doute sous un autre nom.

La France est décidement généreuse avec les élus locaux. Dans le cadre du collectif budgétaire, le Sénat devrait voter, mercredi, à la suite de l'Assemblée nationale, une hausse de 34 millions d'euros des moyens financiers mis à la disposition du Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT)... alors même qu'un récent rapport de la Cour des comptes avait mis en cause la gestion dispendieuse de cet organisme paritaire chargé de la gestion des fonctionnaires locaux.

Patrick Coquidé