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BCE: la réduction du programme de soutien économique pas évoquée

Mario Draghi est une nouvelle fois attendu au tournant par les marchés

Mario Draghi est une nouvelle fois attendu au tournant par les marchés - Daniel Roland - AFP

Le président de la Banque centrale européenne s'exprimait depuis Francfort alors que de nombreuses interrogations se posaient quant à l'avenir du méga-programme de rachats de titres destiné à relancer l'inflation.

La Banque centrale européenne n'a pas discuté jeudi d'une réduction de son programme de soutien à l'économie, dit "tapering", a déclaré jeudi son président Mario Draghi. "Nous n'avons pas discuté de tapering", a déclaré l'Italien, lors d'une conférence de presse à Francfort à l'issue de la réunion du conseil des gouverneurs. 

Une mise au point était très attendue par les marchés, après des rumeurs affirmant que la BCE allait, contrairement aux attentes actuelles, réduire progressivement ses achats de titres, ce qui correspondrait à durcir sa politique monétaire alors que la croissance et l'inflation restent très faibles en zone euro.

"Quelqu'un qui n'a aucune idée à ce sujet"

Début octobre, l'agence Bloomberg News - citant des sources proches de l'institut - avait évoqué des réflexions sur un "tapering", à un moment où des doutes avaient surgi quant aux capacités techniques de la BCE à trouver, chaque mois, pour 80 milliards d'euros de titres à racheter en respectant les critères qu'elle s'est elle-même fixés. Draghi a qualifié ces rumeurs "de déclarations arbitraires de quelqu'un qui n'a aucune idée à ce sujet".

Pressé de questions, il a précisé que quand le temps serait venu, la BCE réduirait progressivement ses achats. "Un arrêt soudain des achats de titres, je pense que c'est improbable", a-t-il dit.

L'institut n'a pas non plus discuté d'une extension de son programme de rachat de dettes au delà de mars 2017, a déclaré Draghi, tout en préparant le terrain à un éventuellement assouplissement de la politique monétaire en décembre. "Nous continuerons à agir, si nécessaire, en utilisant tous les outils à notre disposition" pour atteindre l'objectif d'une inflation légèrement inférieur à 2%, a-t-il dit.

En décembre, la BCE disposera de ses nouvelles prévisions trimestrielles de croissance et d'inflation, sur lesquelles elle s'appuie pour justifier ses modifications de politique. Et elle disposera aussi des conclusions des comités mis en place pour évaluer les programmes de rachat de dette, a-t-il souligné.

Julien Marion