BFM Business
Economie et Social

La BCE laisse ses taux directeurs inchangés

Mario Draghi devrait tenter de gagner du temps, par manque de visibilité sur le Brexit.

Mario Draghi devrait tenter de gagner du temps, par manque de visibilité sur le Brexit. - John Thys - AFP

La Banque centrale européenne a choisi de ne pas modifier radicalement sa politique monétaire, jugeant qu'il était trop tôt pour tirer des conséquences du vote britannique en faveur de la sortie de l'Union européenne.

Il est urgent de ne rien faire. Voilà la posture choisie par la Banque centrale européenne (BCE) lors de sa conférence de presse de ce jeudi, faute de visibilité sur les conséquences du Brexit.

Taux directeur à 0%

Elle a maintenu inchangés ses taux d'intérêts directeurs mais a toutefois réaffirmé sa détermination à agir davantage si besoin pour soutenir la zone euro, alors que le flou demeure quant aux répercussions d'une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Dans le détail, l'institution de Francfort, dont le conseil des gouverneurs était réuni depuis mercredi pour une réunion de politique monétaire de deux jours, a laissé son principal taux directeur à 0%, son plus bas historique où il stationne depuis mars. Elle n'a pas non plus touché à son taux de prêt marginal, abaissé à 0,25% en mars, ni à son taux de dépôt, porté en territoire négatif pour la première fois de son histoire en juin 2014 et qui se situe à -0,40%.

Une "résistance encourageante"

"Si nécessaire pour atteindre ses objectifs, le conseil des gouverneurs agira en utilisant tous les instruments dans le cadre de son mandat", a déclaré Mario Draghi - le président de la Banque centrale européenne -, alors que le niveau d'inflation reste faible en zone euro, très en-dessous de ce que souhaite l'institut monétaire du fait de la croissance atone.

Par ailleurs, le président de la Banque centrale européenne a jugé jeudi "encourageante" la résistance des marchés financiers de la zone euro jusqu'ici après le vote des Britanniques en faveur de la sortie de l'Union européenne. "Après le référendum au Royaume-Uni les marchés financiers de la zone euro ont surmonté la poussée d'incertitude et de volatilité avec une résistance encourageante", a-t-il dit à Francfort.

Dans le sillage immédiat du vote du 23 juin, les marchés boursiers et de la dette obligataire en zone euro ont souffert, tandis que le taux de change de l'euro a baissé. Mais depuis, les marchés financiers se sont en partie redressés, faisant s'éloigner le spectre du retour d'une crise financière de grande ampleur en Europe.

Trop tôt pour changer de politique

Mario Draghi a indiqué qu'il était encore trop tôt pour la BCE pour tirer des conclusions du Brexit notamment concernant la suite de sa politique monétaire. "Nous avons conclu que nous n'avions pas encore les informations pour prendre une décision", a dit le banquier central, alors que les analystes spéculent sur de possibles nouvelles mesures de soutien à l'économie éventuellement dès septembre.

Enfin, Mario Draghi a estimé lors de ce point presse que le problème des banques européennes était actuellement leur "faible rentabilité" et non leur solvabilité, tout en estimant que les établissements de la région étaient en meilleure santé qu'en 2009.

Des banques peu rentables

En matière de solvabilité, la situation des banques du bloc monétaire est "meilleure, si ce n'est bien meilleure, qu'en 2009", a déclaré le banquier central, avant d'ajouter que "le problème que nous allons désormais devoir résoudre est celui de la faible rentabilité, pas celui de la solvabilité" .

Pendant ces annonces, les marchés financiers sont restés calmes.

Y.D. puis A.R. avec AFP