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En Allemagne, l'annulation des dettes publiques liées à la crise ne fait pas débat

Sur BFM Business, Nikolaus Meyer-Landrut, ambassadeur d'Allemagne en France, estime que la question est surtout de savoir comment rembourser et quand.

En acceptant pour la première fois le principe de mutualisation des dettes européennes dans le cadre d'un plan de relance à 750 milliards d'euros de l'Union européenne, l'Allemagne estime avoir fait de grands efforts.

Ce mercredi sur BFM Business, Nikolaus Meyer-Landrut, ambassadeur d'Allemagne en France, explique pourquoi son pays, historiquement hostile à ce genre de dispositif s'est rangé à la proposition française.

Réaction en Allemagne très positive

Au-delà du contexte exceptionnel, "ce qui est important pour nous, c'est que ça se fait dans le respect des traités, en respectant les droits des parlements nationaux. C'est donc fait à l'intérieur d'une décision européenne qui après ça habilite les institutions européennes d'engager ce moyen à travers les programmes européens. De le faire à travers le niveau européen est tout à fait envisageable", explique-t-il, répétant l'importance du "respect des parlements nationaux, (...) ce qui est pour nous un élément très important".

L'ambassadeur ajoute d'ailleurs "que la réaction en Allemagne a été très positive" malgré "quelques voix dissonantes mais moins qu'on aurait pu imaginer". 

Pour autant, impossible pour l'Allemagne d'envisager une annulation de cette nouvelle dette, un débat qui agite certains politiques français mais qui n'a pas lieu d'être outre-Rhin, insiste Nikolaus Meyer-Landrut.

Pas de débat

"Non, le débat en Allemagne, c'est comment et dans quelles conditions, à partir de quand on va rembourser. C'est important. Cette question d'annulation de dette est un sujet par rapport aux pays d'Afrique, par rapport aux pays les moins développés. Il y a eu des initiatives au sein du G20 pour des annulations de dette mais ça se situe dans un autre cadre". 

Et d'asséner: "on permet à la Commission européenne, dans une situation exceptionnelle, de lever des fonds d'un montant quand même très important. Donc la question à laquelle il faut répondre c'est quelle est la manière de la rembourser, à partir de quand et dans quelles proportions".

Olivier Chicheportiche