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L'horizon s'éclaircit un peu plus pour la Grèce

L'Eurogroupe a donné son aval pour négocier un troisième plan d'aide et la BCE a décidé d'augmenter son soutien aux banques grecques, ce jeudi 16 juillet. Reste maintenant un vote crucial en Allemagne vendredi.

Presque tous les indicateurs sont passés au vert pour la Grèce ce jeudi. En premier lieu, le Parlement grec a adopté la première série de mesures (hausse de la TVA, réformes des retraites) malgré l'impopularité de ces dispositions.

Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras ayant lui-même déclaré avant le vote ne pas croire à ce plan mais que les Grecs étaient "contraints de l'adopter". Un effort qui a toutefois payé auprès des diverses institutions européennes.

L'Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) a ainsi donné son feu vert en début d'après-midi pour négocier le troisième plan d'aide à la Grèce dont le montant devrait s'échelonner entre 82 et 86 milliards d'euros. Quasiment au même moment, le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi a annoncé le relèvement du plafond des prêts d'urgence qui maintenait en vie l'ensemble du système bancaire grec.

Les banques grecques devraient bientôt rouvrir

"Super Mario" a indiqué que la perspective de plus en plus crédible d'un accord pour sauver la Grèce a permis d'augmenter ce plafond de 900 millions d'euros. Ce qui va donner de nouvelles liquidités aux établissements helléniques et devrait leur permettre de rouvrir leurs portes, fermées depuis plus de deux semaines.

Selon une source bancaire citée par Reuters, cette réouverture devrait être effective lundi. Un porte-parole de la Commission européenne avait auparavant estimé que la Grèce avait "rempli de manière satisfaisante et à temps" les conditions pour bénéficier d'une nouvelle aide.

Le vote allemand crucial

Reste certains problèmes à régler. Tout d'abord la question du crédit relais de 7 milliards d'euros devant permettre à Athènes de régler ses échéances financières les plus proches, dont une auprès de la BCE le 20 juillet. Les ministres des Finances de l'Union européenne ont planché sur ce sujet durant la journée de jeudi. Le mécanisme exact doit encore être approuvé d'ici à vendredi.

Surtout, pour être définitivement validé, l'accord, qui a déjà obtenu l'aval des Parlements français et finlandais, doit désormais passer sous les fourches caudines des élus allemands. Les deux chambres du Parlement allemand (Bundestag et Bundesrat) doivent ainsi vendredi autoriser la chancelière à négocier les conditions de l’accord définitif. Puis il faudra ensuite un nouveau vote pour valider cet accord. Si Angela Merkel a appelé ses compatriotes à apporter le feu vert, le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a jeté un nouveau pavé dans la mare, en réaffirmant ce jeudi que le "Grexit" (sortie de la Grèce de l'euro) aurait peut-être été "la meilleure voie à suivre pour Athènes.

>> Revivez en direct cette journée du 16 juillet, journée où la Grèce a pu souffler un peu

19h17 - La Grèce commence à restaurer la confiance, pour Dijsselbloem

Le vote par le Parlement grec d'une première série de réformes est "un début pour aider à restaurer la confiance", a estimé le de l'Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem, appelant à investir en Grèce.

"Nous avancerons pas à pas, mais c'est un début pour aider à restaurer la confiance", a déclaré le ministre néerlandais des Finances, réélu lundi par ses homologues de la zone euro président de l'Eurogroupe.

18h29 - Varoufakis convié par Montebourg à sa fête de la Rose

Ces sont deux pourfendeurs de l'austérité qui vont se retrouver. Selon des informations de BFMTV, le sémillant ex-ministre des Finances grecs Yanis Varoufakis sera l'invité de l'ancien trublion du gouvernement français, Arnaud Montebourg, lors de la prochaine fête de la Rose de Frangy en Bresse, le 23 août prochain. On devine d'ores et déjà que l'Allemagne sera l'un des sujets que les deux hommes auront à coeur d'évoquer.

17h46 - Les nouvelles mesures devraient rapporter 4 milliards d'euros à la Grèce

Selon les estimations de la Confédération nationale du commerce grec, les mesures adoptées dans la nuit de mercredi à jeudi devraient rapporter 4 milliards d'euros supplémentaires de rentrées fiscales à la Grèce.

17h35 - La Bourse de Paris termine en nette hausse

Le CAC40 clôturé en hausse de 1,47% ce jeudi, porté par la décision de la BCE de relever le plafond des prêts d'urgence aux banques grecques.

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17h12 - Un politologue allemand pour le moins visionnaire

Dans un récent article, l'agence Bloomberg fait la liste de plusieurs personnalités qui ont vu se profiler les difficultés auxquelles la zone euro fait actuellement face. L'un d'entre eux, le politologue Arnulf Baring écrivait dès 1997 les lignes suivantes dans son livre Scheitert Deutschland ("L'Allemagne vers le mur").

"L'union monétaire, à la fin, consistera en un gigantesque chantage. Lorsque nous Allemands demanderons de la discipline budgétaire, les autres pays mettront leurs soucis financiers sur le compte de cette même discipline, et, par extension, sur nous. De plus, ils nous considérerons comme des sortes de policiers de l'Economie. Nous risquons encore une fois de devenir la nation la plus détestée en Europe".

Une vision que ne renierait probablement pas certains à Athènes.

16h21 - L'accord des créanciers traduit et annoté par Varoufakis 

L'ex-ministre grec des Finances n'a décidément pas sa langue dans sa poche. Plus d'une semaine après sa démission, Yanis Varoufakis continue de suivre l'actualité. 

Il a ainsi pris l'accord noué entre l'Europe et Athènes, et, point par point, il a jouté ses propres commentaires en traduisant à sa sauce le langage technique Bruxelles.

Exemple: "L'Europe invite les institutions à explorer toutes les possibilités de réduire l'enveloppe de financement, à travers une trajectoire budgétaire de remplacement ou plus des recettes de privatisation [Note de Varoufakis: Oui, et il est possible que les porcs se mettent à voler]" .

>> Pour voire toutes les autres annotations c'est ici

15h35 - Draghi convaincu que "la Grèce remboursera la BCE"

Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a estimé jeudi qu'il ne faisait aucun doute que la Grèce rembourserait l'institution monétaire, tout comme le Fonds monétaire international (FMI).

"Le 20 juillet (date à laquelle la Grèce doit rembourser quelque 4,2 milliards d'euros à la BCE), nous serons remboursés, ainsi que le FMI", a-t-il précisément déclaré.

15h14 - Pour Draghi un allègement de la dette grecque est "indiscutable"

Le président de la Banque centrale européenne risque de ne pas se faire que des amis à Berlin. Interrogé sur la nécessité d'alléger l'endettement de la Grèce (environ 180% du PIB), le président de la Banque centrale européenne a répondu "c'est indiscutable". 

La question sera quelle forme d'allègement. C'est sur ce point que devront porter les discussions des prochaines semaines entre la Grèce et ses créanciers", a-t-il ajouté.

15h10 - L'Eurogroupe donne son accord pour négocier un troisième plan d'aide

Les ministres des Finances de la zone euro ont donné leur feu vert jeudi pour l'ouverture de négociations sur un troisième plan d'aide à la Grèce, après le vote par le Parlement grec de la première série des réformes réclamées par les créanciers.

"Nous avons décidé aujourd'hui d'accorder en principe à la Grèce un soutien financier d'une durée de trois ans", ont déclaré les ministres dans un communiqué à l'issue d'une réunion téléphonique, saluant l'adoption par le Parlement grec des réformes prévues dans l'accord conclu lundi à Bruxelles.

14h53 - La BCE relève (modestement) le plafond de l'ELA

C'est le président Mario Draghi qui l'a lui-même annoncé. La Banque centrale européenne a décidé de relever de 900 millions d'euros le plafond des prêts d'urgences accordés aux banques grecs, appelés ELA (pour Emergency liquidity assistance). Ces prêts maintiennent en vie depuis plusieurs semaines les banques grecs, qui n'ont plus aucune autre source de financement.

En relevant le plafond, gelé à 89 milliards d'euros, la BCE donne davantage d'oxygène financier aux banques grecques et devraient ainsi aider les établissements à faire face à la demande de cash des Grecs et leur permette de rouvrir leurs guichets.

Pour justifier cette décision, Mario Draghi "qu'un accord se dessine" et que la Grèce a voté les réformes de ses créanciers, "autant d'éléments qui plaident en faveur d'un relèvement de l'ELA".

Interrogé sur le faible montant du relèvement, le président de la BCE a expliqué que "nous avons calibré notre réaction sur une semaine en fonction de la Banque centrale de Grèce". Mais "si les choses évoluent de façon aussi positive que depuis 48h", alors la BCE regardera l'ensemble des conditions nécessaires pour que "la Grèce ait la liquidité dont elle a besoin".

Il a également justifié le fait d'avoir maintenu ces prêts dans les pires moments de la Grèce, alors que plusieurs voix, y compris au sein de la BCE, poussait à couper ce prêt d'urgence. "Ce n'est pas à la BCE de dire qui est membre de la zone euro et qui ne l'est pas", a-t-il affirmé, conscients que la suppression de l'ELA serait revenu à pousser la Grèce hors de la zone euro.

14h22 - Des élections à l'automne pour la Grèce?

Le ministre grec de l'Intérieur, Nikos Voutsis, n'exclut pas que des élections législatives anticipées soient organisées en Grèce en septembre ou octobre prochain. "Il est très possible que des élections aient lieu en septembre ou octobre, en fonction de l'évolution de la situation. Ce sera le résultat d'une évaluation globale de la situation, pas seulement par le gouvernement", a déclaré Nikos Voutsis dans une interview à la radio Sto Kokkino, dont le texte a été diffusé par ses services.

"Même si nous organisons effectivement des élections, nous solliciterons un mandat pour adopter notre programme", a ajouté le ministre de l'Intérieur.

13h59 - Vers la validation du crédit relais de 7 milliards d'euros

Les collaborateurs des ministres des Finances de l'Union européenne, ou groupe de l'Ecofin, ont recommandé jeudi l'octroi d'un prêt-relais de 7 milliards d'euros à la Grèce qui devrait être approuvé formellement dans la journée. C'est ce qu'a indiqué le Premier ministre irlandais Enda Kenny.

Les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) ont discuté jeudi matin par téléconférence et devaient consulter dans l'après-midi leurs neuf collègues des autres pays de l'UE.

13h43 - Une réunion de la BCE très scrutée

La Banque centrale européenne tient ce jeudi sa traditionnelle conférence. Evidemment, son président Mario Draghi devrait être assailli de questions portant sur le dossier grec. 

Sa conférence sera à suivre en direct à 14h30 sur BFM Business.

Pour l'heure l'institution a, comme attendu, maintenu inchangé ses taux directeurs.

12h48 - Bruxelles satisfait de la Grèce

La Grèce a rempli "de manière satisfaisante" les exigences de la zone euro pour lancer des négociations sur un nouveau plan d'aide, après l'aval donné dans la nuit par le Parlement à une série de réformes, a affirmé jeudi la Commission européenne.

Les institutions créancières de la Grèce, BCE, FMI et Commission, ont jugé qu'avec ce vote, les autorités grecques se sont acquittées "de manière satisfaisante et à temps" des conditions qui leur ont été posées dans l'accord conclu lundi, a ainsi déclaré la porte-parole de la Commission pour les Affaires économiques, Annika Breidthardt.

11h55 - La Finlande vote l'accord

Pays considéré comme un représentant de la "ligne dure" face à la Grèce, au même titre que l'Allemagne, le Parlement finlandais a néanmoins adopté l'accord permettant d'ouvrir les négociations pour un troisième plan d'aide financière à la Grèce.

Le très prolixe ministre des Finances, Alexander Stubb l'a annoncé.

10h53 - Yanis Varoufakis ne calme pas le jeu

L'ex-ministre des Finances grec continue de s'exprimer haut et fort. Il n'a pas hésité à twitter, ce jeudi, l'édito de Fintan O'Toole, un chroniqueur irlandais. Ce dernier estime qu'en s'opposant à ses créanciers, la Grèce a agi en "bon européen". Il traite même les instances européennes d'"ayatollahs de la rigueur budgétaire".

09h30 - Les Bourses ouvrent en hausse

Les Bourses européennes ont ouvert en hausse jeudi après l'adoption par le Parlement grec de réformes exigées par les créanciers d'Athènes. A Paris, le CAC 40 gagne 0,88%, en Allemagne le Dax progresse de 0,6% et la Bourse de Madrid prend 0,74%.

8h20 - Schäuble continue de défendre l'idée d'un "Grexit" temporaire

Wolfgang Schäuble a répété jeudi qu'une sortie provisoire de la zone euro serait probablement la meilleure solution pour la Grèce même s'il assure qu'il demandera avec une "conviction totale" au Bundestag de valider l'ouverture de négociations avec Athènes sur un troisième plan d'aide. "Nous avons franchi une étape supplémentaire", a déclaré le ministre allemand des Finances à l'antenne de la radio Deutschlandfunk en réaction à l'adoption au cours de la nuit par le Parlement grec des réformes exigées par les autres pays de la zone euro.

"C'est une étape importante", a-t-il dit tout en ajoutant que de nombreux économistes doutaient de la possibilité pour la Grèce de sortir de ses difficultés sans une décote sur sa dette. Or une telle décote est incompatible avec les traités sur l'appartenance à la zone euro, a poursuivi Wolfgang Schäuble, ce qui signifie à ses yeux que la Grèce aurait à abandonner provisoirement la monnaie unique. "Mais ce serait peut-être la meilleure voie à suivre pour la Grèce", a-t-il dit.

Dans la nuit - Débat d'une aide d'urgence

Les créanciers devraient débattre d'une aide d'urgence lors d'un Eurogroupe par téléphone en fin de matinée. La Grèce compte beaucoup aussi sur un relèvement de l'aide d'urgence de la BCE aux banques grecques, jeudi, lors de la réunion des gouverneurs. Ces banques sont fermées depuis le 29 juin.

Dans la nuit - Le Parlement grec a voté

Si le parti de droite souverainiste ANEL, qui gouverne avec le parti de gauche radicale Syriza, a soutenu celui-ci avec sa douzaine de députés, des défections importantes ont été enregistrées dans le camp du Premier ministre.

Ainsi, 39 députés lui ont fait défaut, votant contre (32), comme l'ex-ministre des Finances Yanis Varoufakis et la présidente du Parlement Zoé Konstantopoulou, s'abstenant (6) ou étant absents (1).

Cela fait perdre au Premier ministre sa majorité parlementaire (Syriza et ANEL ont 162 sièges sur 300), sans qu'il en tire immédiatement des conséquences.

Ces Grecs qui mettent leurs euros à l'abri... en les dépensant

C'est toujours ça que les créanciers n'auront pas: hantés par le précédent chypriote et le spectre du Grexit, certains Grecs ont préféré dépenser leur argent que de le laisser sur leurs comptes bancaires, à la merci d'une dévaluation ou d'une confiscation.

Conséquence inattendue de la crise de liquidités qui a touché le pays après l'annonce fin juin du référendum, et qui a obligé le gouvernement à décréter un strict contrôle des capitaux, "jusqu'au week-end dernier, les gens ont acheté beaucoup de choses pour protéger leur argent", affirme Andréas Triantaphylidis, vice-président de l'Association des commerçants d'Athènes. Entre le 27 juin et le 10 juillet, les ventes de produits de luxe (montres et bijoux) ou électroniques (smartphones et ordinateurs) ont ainsi progressé de 30% par rapport à la même période l'an passé, selon lui.

Quelque 500.000 cartes de crédit ont été délivrées ces derniers jours, qui ont vu les transactions par carte bondir de 130%, selon l'Association des banques grecques.

J.M. et D. L. avec agences