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Référendum en Grèce: L'Europe retient son souffle

Les Grecs se préparent à un référendum au résultat imprévisible

Les Grecs se préparent à un référendum au résultat imprévisible - Louisa Gouliamaki-AFP

Plusieurs grands dirigeants européens se sont exprimés à la veille du référendum organisé par la Grèce : Nicolas Sarkozy, Matteo Renzi, Wolfgang Schäuble...

Après cinq ans d'austérité, les Grecs tiraillés entre fatigue de la rigueur et attachement à l'Europe se préparent à un référendum au résultat imprévisible et lourd de conséquences pour leur avenir dans la zone euro et la survie du gouvernement de gauche radicale.

La campagne pour le vote de dimanche 5 juillet 2015, aussi brève qu'exaltée chez les partisans du oui et du non au coude à coude dans les sondages, a laissé place à l'attente samedi, quelques heures après les mobilisations massives de chaque camp dans le centre d'Athènes.

L'économie est au ralenti depuis la fermeture des banques, lundi 30 juin, et l'imposition d'un strict contrôle des capitaux, prévu jusqu'au surlendemain du référendum.

Le gouvernement du Premier ministre Alexis Tsipras tente de couvrir les voix qui s'inquiètent du risque de prolongement de ces dispositions inédites, ou d'une escalade des restrictions. 

Retrouvez le récit de cette journée, heure par heure, ci-dessous

16h45 : Emmanuelle Cosse (EELV): "Hollande n'a pas été la hauteur de l'enjeu face à la crise grecque."

"Notre gouvernement et notre président de la République n'ont pas été à la hauteur de l'enjeu (...) l'urgence est que nos représentants, notre gouvernement, notre président de la République soient au chevet de la Grèce", a déclaré Mme Cosse, lors d'un conseil fédéral d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

François Hollande "a pu le faire pour l'Ukraine, il n'y a pas de raison qu'il ne le fasse pas pour la Grèce" ou "demain pour d'autres pays", a-t-elle ajouté. "Le rôle de la France aujourd'hui n'est pas de se ranger derrière les propos de Martin Schulz ou de Pierre Moscovici ou de Christine Lagarde", a aussi lancé la numéro un des écologistes.

"Ce qui se passe en Grèce n'est pas un problème grec, ce qui se passe en Grèce est une crise européenne et la réponse ne peut être qu'européenne", a plaidé Mme Cosse. A ses yeux, "cette crise montre l'indigence de nos dirigeants européens. Pas un seul ne s'est rendu en Grèce ces derniers jours pour discuter avec Alexis Tsipras.

16H35 : Varoufakis prédit un accord lundi dans tous les cas

Le ministre grec des Finances, Yanis Varoufakis, a déclaré à un journal allemand s'attendre à parvenir à un accord avec les créanciers de son pays lundi, quel que soit le résultat du référendum de dimanche.

"Je m'attends à ce que nous ayons un accord lundi. Et cela ne dépendra pas du fait qu'une majorité vote 'oui' ou 'non' lors du référendum", a-t-il dit au Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung selon des extraits de l'entretien publiés samedi 5 juillet 2015.

"N'écoutez pas ceux qui disent que l'offre n'est plus sur la table: bien sûr qu'elle y est toujours, puisque c'est ce qu'ils veulent", a-t-il ajouté à propos des propositions des créanciers. Il s'en est également pris à son homologue allemand, Wolfgang Schäuble. "M. Schäuble a clairement dit en 2012 qu'il préférerait un Grexit", a-t-il dit selon le journal.

15H17 : Sarkozy déclare: "Si c'est non, Tsipras devra partir"

Nicolas Sarkozy, président des Républicains, a affirmé samedi après-midi en Sologne que si les Grecs répondaient "non" au référendum organisé dimanche sur le plan d'aide européen à leur pays, alors leur Premier ministre Alexis Tsipras devrait "partir".

Lors d'un discours de plus de quarante minutes à la Fête de la Violette, organisé pour la troisième année consécutive à la Ferté-Imbault (Loir-et-Cher), l'ex-chef de l'Etat a également reproché à François Hollande et son gouvernement de n'avoir "ni plan A ni plan B" sur cette question.

Selon lui, "M. Tsipras s'est mis dans une situation impossible. Si le peuple grec dit oui au plan que propose l'Europe, Tsipras est obligé de partir. Si les Grecs disent non, Tspiras ne peut plus négocier, parce qu'alors, il reviendrait négocier avec ses partenaires européens avec un mandat encore plus dur que celui d'avant le référendum".

14h22: Matteo Renzi: "L'Italie n'est plus le compagnon d'infortune de la Grèce"

L'Italie, "compagnon d'infortune" de la Grèce il y a trois-quatre ans, ne l'est plus, et les Italiens "ne doivent pas avoir peur" d'effets négatifs" de cette crise, a assuré samedi 4 juillet 2015, le président du Conseil Matteo Renzi.

"Cessons de décrire l'Italie comme le malade de l'Europe, nous ne le sommes plus", a-t-il déclaré dans une interview à la chaîne de télévision privée TG5, à la veille du référendum organisé en Grèce.

"L'Italie n'a pas peur de conséquences spécifiques. Si l'Italie et la Grèce ont été des compagnons d'infortune, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Nous sommes ceux qui résolvent le problème, nous ne sommes plus le problème", a-t-il poursuivi.

11h33: Wolgang Schaüble: "Les Grecs décideront s'ils gardent l'Euro ou non"

Les Grecs décideront dimanche par référendum si leur pays conservera l'euro ou non, au moins temporairement, déclare le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, dans une interview que publie samedi le journal allemand Bild.

"La Grèce est membre de la zone euro. Nul doute à cela. Que ce soit avec l'euro ou temporairement sans: seuls les Grecs peuvent répondre à cette question. Et il est clair que nous ne laisserons pas ce peuple en plan", dit-il, en réaffirmant que les risques de contagion sont, à ses yeux, limités.

"Même si l'on avait affaire à l'effondrement de quelques banques, le risque de contagion serait relativement faible", estime-t-il. "Les marchés ont réagi avec retenu ces derniers jours. Cela montre que le problème est gérable", poursuit-il.

F.Bergé avec agences