BFM Business
International

États-Unis: rebond des créations d'emplois en janvier

Le marché du travail américain en forme.

Le marché du travail américain en forme. - SAUL LOEB / AFP

Le marché de l'emploi américain s'est plutôt bien porté depuis le début d'année avec la création de 227.000 postes. Seule la faiblesse de l'augmentation des salaires vient ternir le tableau.

Le marché de l'emploi américain a démarré sur les chapeaux de roue en janvier pour le premier mois de la présidence Trump, affichant un bond des créations d'emplois même si le taux de chômage est très légèrement remonté. L'économie des États-Unis a créé 227.000 emplois nets, un plus haut en quatre mois, largement au-dessus des attentes des analystes qui misaient sur 170.000 nouvelles embauches. Le taux de chômage a gagné un dixième de point à 4,8%, reflétant en fait l'arrivée de nouveaux entrants sur le marché de l'emploi. En décembre, les créations d'emplois avaient faibli à 157.000.

"227.000 emplois: bon état esprit dans le pays en ce moment!" a commenté Donald Trump au début d'une nouvelle réunion avec des dirigeants d'entreprises. "Nous sommes très heureux de cela. Nous ramenons des emplois. On est en train de baisser vos impôts et de se débarrasser des régulations", a-t-il ajouté. Ce regain de dynamisme du marché du travail, héritage des efforts de l'administration Obama alors que le président républicain Donald Trump est entré à la Maison Blanche le 20 janvier, s'est reflété surtout dans les secteurs du commerce de détail, du bâtiment qui a été favorisé par un hiver clément jusqu'ici et des services financiers.

Un secteur des services dynamique 

Le secteur des services, dominant dans l'économie américaine, tire toujours les embauches avec 192.000 nouveaux postes à lui seul. L'emploi manufacturier sorti du rouge en décembre est resté positif. Les emplois du secteur public en revanche ont nettement reculé pour le quatrième mois d'affilée. Le nombre de chômeurs s'établit en janvier à 7,6 millions tandis que les travailleurs qui ne trouvent qu'un emploi à temps partiel restent toujours très nombreux (5,8 millions).

Ces statistiques officielles ont souvent été critiquées par Donald Trump durant sa campagne car il estime qu'elles sous-évaluent l'état réel du marché de l'emploi. Il a maintes fois affirmé que le taux de chômage était en fait supérieur au chiffre officiel car celui-ci ne compte que ceux qui cherchent activement un travail et pas les travailleurs découragés ou ceux qui ne trouvent qu'un emploi à temps partiel.

Faible augmentation des salaires 

Vendredi, Gary Cohn, ex patron de Goldman Sachs qui dirige désormais le Conseil économique (NEC) du président Trump, a affirmé sur la chaîne CNBC: "Nous faisons tout pour créer des emplois". Donald Trump a assuré pouvoir encourager la création de pas moins de 25 millions d'emplois sur dix ans. En janvier, le taux de chômage est toujours très supérieur pour les Noirs (7,7%) par rapport aux Hispaniques (5,9%) et aux Blancs (4,3%).

Cette vitalité du marché de l'emploi devrait confirmer l'intention de la Réserve fédérale (Fed) de rehausser les taux d'intérêt prochainement. Mais un bémol était à ajouter à ce rapport positif: la faible augmentation des salaires. Le coût moyen du salaire horaire, une autre mesure observée par la Banque centrale (Fed) pour jauger l'inflation à venir, n'a augmenté que de 0,1% sur un mois, après 0,3% en décembre.

Lors de sa dernière réunion mercredi, le Comité monétaire (FOMC) de la Fed a préféré laisser les taux inchangés dans l'attente d'une concrétisation des mesures de relance budgétaire promises par le nouveau président. La Banque centrale a toutefois souligné que les gains d'emplois continuaient d'être "solides" et que le moral des acteurs économiques s'était renforcé.

Selon certains analystes, il ne faudrait pas plus d'un autre rapport sur l'emploi aussi dynamique en février pour convaincre la Fed de resserrer à nouveau la vis monétaire en mars ou en juin. Elle avait relevé les taux d'un quart de point en décembre. "Avec ce rapport fort sur l'emploi qui vient juste après un langage plus strict de la Fed vis-à-vis de l'inflation dans son communiqué plus tôt cette semaine, une hausse des taux en mars est verrouillée", assure Jason Schenker de Prestige Economics.

P.L avec AFP