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Face au scandale, le gouverneur de Tokyo démissionne

Yoichi Masuzoe a jeté l'éponge.

Yoichi Masuzoe a jeté l'éponge. - Kazuhiro Nogi - AFP

"Yoichi Masuzoe est accusé d'avoir passé en notes de frais des dépenses personnelles. Il a préféré quitter son poste de gouverneur de Tokyo."

Yoichi Masuzoe est accusé d'avoir utilisé des fonds politiques à des fins personnelles. Le gouverneur de Tokyo a donc remis sa démission, à quelques heures du vote d'une motion de défiance, a rapporté la chaîne publique NHK. Le départ du responsable politique de 67 ans, très impliqué dans la préparation des Jeux Olympiques de 2020, est une ombre de plus sur l'organisation de cet événement, déjà éclaboussé par plusieurs scandales. Il a informé le président de l'assemblée de la capitale de sa décision, ont indiqué la NHK et d'autres médias.

Neuf partis, dont ceux qui avaient soutenu sa candidature en 2014, réclamaient le départ de Yoichi Masuzoe, qui devrait être effectif le 21 juin. Le gouverneur a été incapable de justifier la gestion jugée brouillonne de ses comptes, révélée par les médias fin avril.

Des dépenses inappropriées

Il a reconnu avoir indûment déclaré comme frais liés à son statut d'élu des dépenses et achats personnels, dont des séjours en famille dans des hôtels de luxe ou de coûteux repas dans des restaurants multi-étoilés. Un comité d'experts juridiques mandaté par ses soins a effectivement qualifié d'inappropriées plusieurs dépenses, mais jugé que cela n'était pas pour autant illégal.

Selon des informations de presse, avant de décider de jeter l'éponge, le gouverneur avait tenté de négocier un report du dépôt de motion, arguant qu'il n'était pas très pertinent de provoquer une élection lors de la période des Jeux Olympiques de Rio en août, événement auquel la ville de Tokyo doit d'autant plus être représentée qu'elle organisera les JO d'été suivants, en 2020. L'organisation de ces JO a déjà connu plusieurs épisodes embarrassants: leur attribution est entachée de soupçons de corruption, le premier projet de stade devenu trop onéreux a dû être annulé et le logo initial retiré après des accusations de plagiat.

D. L. avec AFP