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La Fed rachètera encore moins d'actifs le mois prochain

Janet Yellen change de stratégie: une éventuelle baisse des taux ne sera plus uniquement conditionnée à la baisse du chômage.

Janet Yellen change de stratégie: une éventuelle baisse des taux ne sera plus uniquement conditionnée à la baisse du chômage. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

La Réserve fédérale américaine continue de réduire son soutien à l'économie. Pour la troisième fois consécutive, elle abaisse le montant de ses rachats d'actifs de 10 milliards de dollars, à 55 milliards.

Les annonces de la Réserve fédérale américaine (Fed) font plonger Wall Street ce 19 mars. L'institution va continuer de ralentir ses versements de liquidité dans le système financier américain: la Fed a annoncé ce mercredi, à l'issue de son comité mensuel, qu'elle réduirait de 10 milliards d'euros le montant mensuel de ses rachats de dette américaine et de crédits titrisés. Désormais, elle n'acquerra "que" 55 milliards d'euros d'actifs par mois.

Elle maintient par ailleurs ses taux inchangés. L'institution indique à ce propos qu'elle va cesser de se baser sur un seuil de taux de chômage pour déterminer sa politique monétaire. En tout cas, la référence chiffrée à cet indicateur ne sera plus un critère-clé pour apprécier la capacité de l'économie américaine à supporter une hausse des taux d'intérêt. Un tel relèvement dépendra désormais d'une batterie d'indicateurs.

Un chômage sous les 6,5% en 2014

Auparavant, l'institution déclarait attendre que le chômage aux Etats-Unis repasse sous le seuil des 6,5% avant ne serait-ce que d'envisager une action sur les taux. Sa nouvelle politique sur cette question ne signifie pas pour autant que "ses intentions aient changé" précise néanmoins la Réserve fédérale américaine.

D'ailleurs les taux pourraient rester très bas jusqu'à fin 2016, a précisé Janet Yellen, la dirigeante de l'institution, lors de sa conférence de presse qui suivait la publication du communiqué des gouverneurs. "Même une fois que l'emploi et l'inflation seront proches des objectifs, les conditions économiques pourraient, pendant quelque temps, justifier le maintien des taux d'intérêt à court terme sous les niveaux que le comité considère comme étant normaux à un horizon de plus long terme", a-t-elle indiqué.

Pour l'année en cours, elle anticipe un taux de chômage de 6,1% à 6,3% et une inflation de base de 1,4% à 1,6%, avant un recul du chômage vers 5,6% à 5,9% en 2015 avec une inflation de base de 1,7% à 2,0%.

L'arrêt des rachats d'actifs à l'automne

La Fed a en outre abaissé la fourchette de ses prévisions de croissance pour 2014 et 2015. Elle prévoit désormais une hausse du produit intérieur brut comprise entre 2,8% et 3% cette année, contre 2,8% à 3,2% dans sa précédente estimation en décembre. Pour 2015, elle table sur une expansion de 3% à 3,2% en 2015 contre 3% à 3,4% auparavant. Quant au ralentissement plus fort que prévu constaté au premier trimestre, il n'est pas seulement dû au froid, estime Janet Yellen.

Ce comité de politique monétaire était son premier en tant que présidente depuis qu'elle a succédé à Ben Bernanke le mois dernier. Auditionnée par le Sénat américain en février, elle avait indiqué vouloir mettre un terme au programme de rachat d'actifs d'ici l'automne.

Pour ce faire, elle devra chaque mois réduire de 10 milliards de dollars le montant alloué aux rachats de dette souveraines et de produits financiers adossés à du crédit sur le marché secondaire. Cette démarche, appelé le "tapering" outre-Atlantique, avait été enclenchée par Ben Bernanke juste avant qu'il ne quitte la présidence de la Banque centrale américaine. A l'époque, le montant de ces rachats d'actifs atteignait 85 milliards de dollars par mois.

N.G. avec agences