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Le FMI voit la fin de la récession en Espagne

Malgré des signes de reprise, le taux de chômage reste élevé en Espagne.

Malgré des signes de reprise, le taux de chômage reste élevé en Espagne. - -

Le Fonds monétaire internationale a estimé, ce mercredi 19 juin, que des "signes" montrent que la récession économique pourrait bientôt se finir dans le pays. Mais l'institution s'inquiète de la montée du chômage.

Le FMI a envoyé un message d'espoir à l'Espagne, ce mercredi 19 juin. L'institution dirigée par Christine Lagarde a estimé, dans les conclusions de sa mission sur l'Espagne que "il y a des signes que la récession économique pourrait bientôt finir".

Un diagnostic qui rejoint celui de la Commission européenne, qui table sur un recul du PIB de -1,5% en 2013, avant un rebond de la croissance de 0,9% pour 2014. Mais dans le même temps, le FMI s'inquiète du chômage qui reste à "un niveau inacceptable" et "il faudrait une action urgente pour générer de la croissance et de l'emploi, tant par l'Espagne que par l'Europe".

Le FMI presse donc l'Europe d'agir. Dans les faits, la France et l'Allemagne vont justement lancer une initiative pour lutter contre ce fléau qui touche a fortiori l'Espagne (56,4% de la population active de moins de 25 ans sont au chômage) de la population active.

Des progrès dans la mise en oeuvre

Néanmoins, l'économie espagnole commence effectivement à sortir la tête de l'eau. "D'importants progrès dans les réformes ont permis de stabiliser l'économie et les déséquilibres en termes de dette extérieure et de budget sont en train d'être corrigés rapidement", estime en effet mercredi le FMI.

"L’adoption d’un rythme de consolidation plus modéré et l’accélération dans la mise en œuvre des réformes de structure pourraient permettre un retour de la croissance (d’un trimestre sur l’autre) fin 2013, début 2014", écrivait pour sa part Thibault Mercier, économiste chez BNP Paribas, dans une note publiée en mai.

Les exportations, seul moteur de croissance

Le déficit commercial du pays, publié ce même jour, a lui fondu de plus de 50% au mois d'avril, sur un an. En mars le pays avait connu son premier excédent depuis 1971.

"Grâce à l'amélioration de la compétitivité-coût, et une augmentation de la diversification géographique, en grande partie vers les pays émergents, les exportations ont progressé plus fortement que le marché", expliquait à ce titre la Commission européenne en livrant ses prévisions économiques de mai dernier. Elle estimait que la tendance était telle que cette amélioration devrait se poursuivre pour l'Espagne.

Un bien nécessaire, car la Commission rappelle que les exportations demeure "la seul source de croissance", car, dans le même temps la demande intérieure va rester faible, la consommation des ménages étant pénalisée par le désendettement.

Le gouvernement conservateur multiplie, en tout cas, les messages optimistes: le ministre des Finances Luis de Guindos a affirmé mardi que le pays était "en train de sortir de la récession". La veille, son homologue du Budget Cristobal Montoro assurait que l'économie espagnole était en train de "sortir de la crise", notamment grâce à des comptes publics assainis.

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Julien Marion