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France - Grande Bretagne: le match des PIB

La France et la Grande-Bretagne jouent au chat et à la souris depuis plus de quarante ans en termes de PIB.

La France et la Grande-Bretagne jouent au chat et à la souris depuis plus de quarante ans en termes de PIB. - LEON NEAL - AFP

Le produit intérieur brut britannique a dépassé celui de la France en 2014. Depuis un demi-siècle, les économies des deux pays n’ont cessé de repasser l’une devant l’autre.

Du grain à moudre pour les adeptes du french bashing : la France n'est plus la cinquième puissance mondiale, selon les dernières estimations établies par la Commission européenne. Elle a perdu ce titre au profit du Royaume-Uni, son éternel rival, avec qui la bataille du plus gros produit intérieur brut fait rage depuis des décennies.

Depuis un demi-siècle, France et Grande-Bretagne n’ont en réalité cessé de reprendre l’avantage l’une sur l’autre. Le rapport de force s’est inversé quatre fois depuis 1960, date depuis laquelle Bruxelles compile ces données. A l'époque, la Grande-Bretagne devance la France. Mais en 1966, l’Hexagone reprend l’avantage avec un PIB supérieur de 2% à celui des Britanniques (103 milliards contre 101). Une avance qui ne cessera de s’accroître pour atteindre 52% en 1982. Sur la période, la richesse respective des deux pays croît à un rythme soutenu. En 1978, le PIB français s'élève à 400 milliards d'euros, le britannique à 260. Quinze ans plus tard, en 1995, il a triplé: 1.230 milliards ce côté-ci de la Manche, 940 de l'autre. 

Mais en 2001, nouveau retournement de situation: la perfide Albion reprend la pole position. Elle creuse ensuite l'écart, et reste en tête jusqu'en 2008. La France lui fait alors une queue de poisson, parvenant à maintenir Londres à distance jusqu'en… 2014. Car en données brutes (sans prendre en compte l’inflation et les effets de change), les estimations de la Commission européenne laissent apparaître un différentiel de 5% en faveur du Royaume-Uni (2.230 milliards d'euros en Grande Bretagne, 2.130 en France).

Reste, comme le souligne Nicolas Doze, éditorialiste chez BFM Business, que "ces chiffres sont provisoires" et qu’ils traduisent la sensibilité des deux pays aux périodes de crise comme aux périodes de reprise. "En 2008, comme d'habitude en cas de crise, les amortisseurs sociaux de la France lui ont permis de ne pas s'écrouler, alors que les Britanniques allaient au tapis", rappelle Nicolas Doze.

"Aujourd'hui, la France est à genoux. Au Royaume-Uni, la très forte spéculation immobilière alimente la consommation", reconnaît pour sa part l'économiste Christian Saint-Etienne. Pour autant, nuance-t-il, "une simple relance de l'activité en France pourrait permettre en deux ans de lui repasser devant". 

Nina Godart