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François Hollande défend l'accord sur le budget européen

François Hollande estilme avoir respecté ses engagements en négociant le budget européen

François Hollande estilme avoir respecté ses engagements en négociant le budget européen - -

Le président de la République a assuré, ce vendredi 8 février, que la France n’a pas perdu la face à l’issue des négociations qui ont permis aux 27 de s’entendre sur le budget européen. Il estime ainsi qu'il s'agit "d'un bon compromis".

François Hollande n’était pas d’humeur à désigner les gagnants et les perdants de l'accord conclu sur le budget européen, ce vendredi 8 février.

Néanmoins, il a tenté de convaincre que la France n’appartient pas au mauvais camp. Il a ainsi qualifié l’accord de "bon compromis" qui a été "le meilleur possible vu le contexte et les circonstances". C’est-à-dire que les pays européens, "en difficulté budgétaire", ne pouvaient se permettre de mettre davantage la main à la poche.

Les crédits d’engagements prévus par l’accord, de 960 milliards d’euros ont ainsi constitué "la fourchette la plus haute qu’il était possible d’atteindre".

Mais les crédits de paiement, c’est-à-dire les dépenses effectivement prévues par les Européens, n’ont atteint que 908 milliards d’euros. Un chiffre inférieur de 3% au précédent budget pluriannuel.

François Hollande reconnaît que la France visait 913 milliards d’euros quand David Cameron visait "moins de 900 milliards d’euros". Une source européenne, citée par Reuters, expliquait que le Britannique avait fait "un objectif politique" d'obtenir 886 milliards d'euros. La négociation s'est ensuite faite milliard par milliard. "Chacun dira qui a fait le plus grand pas", a lancé François Hollande.

Un crédit pour l'emploi des jeunes de 6 milliards d'euros

Concernant la baisse de ces crédits de paiement, le président de la République a fait remarquer que sur la période 2007-2013, 855 milliards d’euros ont été "effectivement dépensés". Du coup, si l'Europe dépense tout ce qui est mobilisé, "nous aurons un volume effectif de paiement supérieur à celui de la période précédente".

Et François Hollande de souligner que ce compromis "correspond non pas à tout ce que nous aurions voulu" mais aux engagements qu’il a pris.

Le premier d’entre eux est le "maintien des politiques communautaires", et de la Politique agricole commune (PAC). François Hollande a reconnu que l’enveloppe affectée à cette politique "est en baisse, mais [la politique] a été pour l’essentiel préservée". La PAC aurait effectivement perdu 47 milliards d’euros par rapport au précédent budget pluriannuel. Elle passerait ainsi de 421 milliards à 374 milliards.

Le président se félicite de la "réorientation" des dépenses européennes vers la croissance avec, une hausse de l'enveloppe de 40%, qui concerne surtout les transports.

Idem pour "l’Europe solidaire des Européens les plus démunis", via notamment un crédit spécial pour l’emploi des jeunes de 6 milliards d’euros et le renforcement d’un programme, menacé, à destination permet à des associations caritatives.

François Hollande a également averti que tout n'est pas fini puisque le budget européen peut encore buter sur les eurodéputés.Au moment même où le président français s'exprimait, les chefs de file des quatre plus grands groupes du Parlement européen ont fait savoir qu'ils refuseraient de voter ''en l'etat" le budget.

Le titre de l'encadré ici

|||L'euro fort n'a pas encore eu d'impact sur la croissance

François Hollande a également jugé que la récente hausse de l'euro n'a pas encore eu d'impact sur la croissance française. Celle-ci est davantage touchée par "les récessions que nous connaissons dans certains pays d'Europe", a-t-il précisé. François Hollande a également observé que les propos du président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, prononcés hier, ont permis de faire baisser l'euro.

Mercredi, Pierre Moscovici avait estimé qu'une hausse continue de l'euro sur un an pourrait faire perdre 0,3 points de PIB à l'économie française.

Julien Marion