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G20: ce qu'il faut retenir sur les dossiers économiques

Les membres du G20 lors de la photo de famille.

Les membres du G20 lors de la photo de famille. - -

De l'avis de nombreux dirigeants, le sommet du G20 de Saint-Pétersbourg qui s'est achevé, ce vendredi 6 septembre, a été un succès sur le plan économique. Il a notamment permis des avancées sur l'évasion fiscale et la finance parallèle.

Si les discussions sur la Syrie ont été plus compliquées, le G20 de Saint-Pétersbourg, qui s'est achevé ce vendredi 6 septembre, a été un bon cru pour les questions économiques. François Hollande lui-même a d'ailleurs estimé que ce G20 "a été une réussite".

Il n'est pas le seul, la chancelière allemande Angela Merkel a elle aussi salué les avancées permises par cette réunion.

> Des progrès sur la fiscalité et la finance parallèle

Selon François Hollande, il s'agit "du point le plus important". Les membres du G20 se sont engagés à lutter contre l'évasion et l'optimisation fiscale. Ils ont ainsi repris à leur compte les 15 mesures préconisées par l'OCDE, qui portent notamment sur l'harmonisation des normes fiscales.

Les pays du G20 ont, en ce sens, annoncé viser "la fin 2015" pour mettre en place un système d'échanges automatiques d'informations fiscales.

Ils se sont également engagés à s'attaquer à la régulation du shadow banking, c’est-à-dire des entités financières (hedge funds, assureurs, fonds monétaires) qui ne sont pas régulés comme des banques.

> Une croissance menacée

Le G20 a surtout mis en garde contre le risque d'affaiblissement de l'activité et, dans le communiqué final, ses membres ont estimé que la "croissance reste trop faible", avec de "nombreux risques".

"Notre besoin le plus urgent est d'augmenter l'élan de la reprise mondiale et générer une plus forte croissance et de meilleurs emplois", ont-ils insisté.

> Des pays émergents qui ont su faire entendre leur voix

Les pays émergents, les BRICS notamment, ont profité de ce G20 pour faire part de leurs craintes. Les anticipations des marchés sur le ralentissement du soutien de la Réserve fédérale (Fed) à l'économie ont provoqué des retraits de capitaux qui font plonger leurs devises.

Ces pays ont ainsi demandé aux économies développées de stopper progressivement et non pas brutalement les politiques accommodantes de leurs banques centrales, pour ne pas provoquer de chocs. Ils ont été entendus.

Barack Obama leur a assuré que l'action de la Fed ira dans ce sens. Et, dans le communiqué final du G20, les membres expliquent "que les changements futurs de politiques monétaires continueront d'être calibrée avec prudence et clairement communiqués".

En marge de ce G20, les BRICS ont également annoncé la création d'un fonds de réserves de changes communes de 100 milliards de dollars pour protéger leurs monnaies.

> De l'austérité à l'emploi

Comme l'a souligné Pierre Moscovici, ce G20 marque un "changement de climat". Les discussions ont été moins focalisées sur la consolidation budgétaire et l'austérité, laissant davantage la place à la croissance et à l'emploi.

De son côté, Barack Obama a constaté que "pour la première fois depuis trois ans, au lieu d'une discussion urgente sur la crise financière européenne, nous voyons une Europe sortie de la récession".

Les membres du G20 ont néanmoins fait part de leurs inquiétudes sur le chômage des jeunes. Ils ont signé un "plan d'action" qui doit permettre de lutter contre ce fléau.

Julien Marion