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Gaz: le bras de fer continue entre la Russie et l'Europe

Le Kremlin ne pourra pas compter éternellement sur ce pouvoir de dissuasion.

Le Kremlin ne pourra pas compter éternellement sur ce pouvoir de dissuasion. - Serguey Bobok - AFP

La Russie n'apprécie pas que certains pays européens aident l'Ukraine à se fournir en gaz. Elle le fait savoir en diminuant ses propres exportations.

L'embargo russe sur le gaz à destination de l'Ukraine continue. Une nouvelle réunion de négociations pourrait avoir lieu ce 2 octobre ou le 3 octobre à Bruxelles avec les Européens. En attendant, ces derniers s'efforcent d'approvisionner les Ukrainiens. Mais les Russes, eux, n'apprécient pas et l'ont déjà fait savoir à certains de ses pays.

C'est ce qui s'appelle faire monter progressivement la pression. A quelques semaines d'intervalle plusieurs pays - l'Autriche, la Pologne et le 1er octobre encore la Slovaquie - ont constaté une baisse des livraisons de gaz en provenance de la Russie. Parfois pendant plusieurs jours d'affilée.

Hasard ou coïncidence, tous ces pays, fortement dépendants du pétrole russe, ont contribué à approvisionner, tant bien que mal l'Ukraine en gaz. Initiative qui irrite fortement Moscou, mais qui nie toute action d'intimidation et évoque des problèmes techniques.

Baisse de la demande européenne

La Hongrie a, elle, par ailleurs fini par plier, et interrompu il y a quelques jours son aide aux Ukrainiens.

Moscou hausse le ton à l'approche de l'hiver. Sans s'en prendre, pour l'instant, à ses partenaires majeurs, comme l'Allemagne où le géant énergétique RWE pratique lui aussi la technique des flux inversés.

Mais cette démonstration de force a ses limites. Gazprom n'a, en effet, pas vraiment intérêt à vendre beaucoup moins à ses partenaires. La société est déjà confrontée à la baisse de la demande européenne. Le Kremlin ne pourra donc pas compter éternellement sur son pouvoir de dissuasion.

Guillaume Paul