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GB: vers un budget post-Brexit moins tourné vers l'austérité?

Le gouvernement britannique prévoit de nouveaux investissements dans les routes du pays.

Le gouvernement britannique prévoit de nouveaux investissements dans les routes du pays. - Justin Talis - AFP

Le premier budget post-Brexit du gouvernement britannique se concentrera sur les investissements dans les infrastructures. Il pourrait alléger l'austérité instaurée par le précédent gouvernement afin de tenir compte des conditions économiques changeantes.

Faire baisser le déficit tout en assouplissant l'orthodoxie budgétaire, voici la ligne de conduite du gouvernement britannique qui ressort d'un communiqué du Trésor publié ce dimanche 20 novembre.

Le nouveau ministre des Finances Philip Hammond va promettre de mettre "les investissements dans les infrastructures (...) au coeur" du budget rectificatif d'automne qui doit être présenté aux députés mercredi, tout juste cinq mois après le référendum lors duquel les Britanniques ont majoritairement voté en faveur d'une sortie de l'Union européenne.

De nouveaux investissements dans les routes du pays, à hauteur de 1,3 milliard de livres (1,5 milliard d'euros), doivent ainsi constituer la mesure phare de ce budget afin de réduire les problèmes de congestion qui coûtent chaque année 13 milliards de livres aux ménages britanniques, selon le ministère.

Stimuler la croissance

Via ces investissements qui concernent également "l'innovation", Philip Hammond compte ainsi "stimuler la croissance économique sur le long terme" et s'attaquer aux défis à long terme de l'économie, tout particulièrement "la faible productivité" du pays.

Tout en affirmant vouloir poursuivre la mission du précédent gouvernement de "faire baisser le déficit", ce budget pourrait assouplir l'orthodoxie budgétaire mise en place par l'ancien chancelier de l'Echiquier George Osborne.

"Philip Hammond établira un nouveau cadre budgétaire, en soulignant la nécessité d'avoir de la flexibilité pour permettre au gouvernement de répondre aux conditions économiques changeantes", indique le communiqué du ministère.

Le budget doit permettre de satisfaire les souhaits de la Première ministre Theresa May de "s'assurer que tout le monde bénéficie des bienfaits de la croissance économique". Ceci alimente les rumeurs d'un possible relèvement du seuil des revenus soumis à l'impôt pour aider les bas revenus.

De nouvelles taxes

Selon le Sunday Telegraph, Philip Hammond prévoirait d'équilibrer les comptes en taxant les avantages professionnels des salariés aux revenus moyens, tels que les contrats de téléphonie mobile ou les abonnements aux salles de sport donnés par certaines entreprises à leur employés. Le budget doit également inclure les dernières prévisions du gouvernement conservateur concernant la croissance économique du pays. Lors de l'émission politique de la BBC, The Andrew Marr Show, le ministre des Finances a rappelé que "beaucoup de prévisions annoncent un ralentissement de la croissance économique l'année prochaine et un défi de taille pour les finances publiques".

"Nous devons être prêts pour les opportunités et les défis à venir", a-t-il ajouté. John McDonnell, le responsable des finances dans le cabinet fantôme du parti travailliste d'opposition, a accusé le gouvernement de "revenir aux cadeaux et combines" du passé. Il a ajouté dans The Andrew Marr Show que les investissements prévus dans les infrastructures "remplaçaient simplement une partie des coupes budgétaires précédentes".

Les entreprises semblent réticentes à investir

Cette semaine, l'économie britannique a une nouvelle fois surpris par sa vigueur avec de robustes ventes au détail publiées jeudi pour le mois d'octobre, confirmant sa bonne santé depuis la décision des Britanniques de quitter l'Union européenne.

Mais nombre d'économistes préviennent que l'activité du pays devrait pâtir de premières conséquences fâcheuses du processus de Brexit l'année prochaine, les entreprises semblant se montrer plus réticentes à investir face aux incertitudes engendrées par cette sortie inédite.

C.C. avec AFP