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La Grèce intensifie ses opérations contre la fraude fiscale

La Parlement grec étudie actuellement la liste Lagarde pour statuer sur les responsabilités des uns et des autres dans la tentative d'étouffer ce scandale d'évasion fiscale

La Parlement grec étudie actuellement la liste Lagarde pour statuer sur les responsabilités des uns et des autres dans la tentative d'étouffer ce scandale d'évasion fiscale - -

Le fisc grec a annoncé, mardi 9 janvier, avoir demandé l'accès à 6 000 comptes bancaires. Il officialise ainsi l'ouverture d'une enquête sur l'évasion fiscale alors que gronde en Grèce une polémique sur la corruption des autorités.

La Grèce semble enfin décidée à prendre à bras le corps le problème de l’évasion fiscale. Dans le cadre de cette lutte, la brigade de criminalité financière a annoncé avoir demandé l'accès à 6 000 comptes bancaires. En creux, c’est à la corruption, à l’enrichissement illégal et au blanchiment d’argent que s’en prennent les gendarmes financiers.

La brigade de criminalité financière grecque, appelée Sdoe, enquête actuellement sur "9 620 affaires au total, liées à l'évasion fiscale, à des dépenses injustifiées des collectivités locales, à la gestion illégale de fonds publics, à des différends sur des déclarations d'impôt et à des transferts de capitaux à l'étranger", souligne le texte. 

Un ex-ministre mis en cause

L’officialisation de cette enquête intervient à un moment propice. Le Parlement grec s’est enfin intéressé fin décembre à la liste Lagarde. Cette liste d’évadés fiscaux grecs avait été transmise à Athènes par les autorités françaises en 2010, quand Christine Lagarde était encore ministre de l’Economie. Mais elle est restée inexploitée depuis.

Et pour cause : selon des révélations récentes de la justice, l'ex-ministre socialiste des Finances, Georges Papaconstantinou, aurait modifié cette liste pour faire disparaître les noms de ses proches, détenteurs de comptes bancaires en Suisse. Le Parlement grec annoncera à la mi-janvier si une commission parlementaire sera chargée de mener l’enquête sur les responsabilités de l’ancien ministre. Ce dernier a déjà été exclu de son parti, le Pasok.

Cette tentative d’enterrer l’affaire par le pouvoir grec avait été révélé par un journaliste qui avait publié la liste Lagarde dans son journal, provoquant l’indignation d’une population saignée par les cures d’austérité. Mais au lieu de poursuivre les personnes dont les noms figuraient sur la liste, la justice grecque s’en était prise au journaliste.

Nina Godart et avec agences