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Gros coup de pouce pour le salaire minimum en Espagne

Mariano Rajoy a estimé que l'accord trouvé avec les partenaires sociaux était équilibré.

Mariano Rajoy a estimé que l'accord trouvé avec les partenaires sociaux était équilibré. - Javier Soriano - AFP

Le gouvernement de Mariano Rajoy et les partenaires sociaux ont trouvé un accord pour augmenter le salaire minimum de 4% en 2018. Il pourrait atteindre 992 euros en 2020, si la croissance et les créations d'emplois restent à un niveau élevé.

Le gouvernement, le patronat et les syndicats espagnols ont signé ce mardi un accord relevant le salaire minimum de 4% en 2018, pour le porter à 992 euros d'ici 2020 dans une des économies les plus dynamiques de la zone euro.

"C'est un pas en avant pour corriger l'anomalie historique" que constitue un salaire minimum trop bas, a déclaré le secrétaire général du syndicat Commissions ouvrières (CCOO), Unai Sordo, rappelant que "l'Espagne a souffert d'un processus aigu de dévaluation salariale" pendant la crise économique mondiale.

L'accord finalisé mardi prévoit de relever le salaire minimum de 825 à 858 euros (sur douze mois) en 2018, avec des progressions annuelles pour arriver à 992 euros en 2020. Ces augmentations annuelles seront maintenues "tant que la croissance atteindra 2,5% et la création d'emplois 450.000 emplois par an", a précisé le chef du gouvernement conservateur, Mariano Rajoy.

Selon les prévisions de son gouvernement, la croissance sera de 3,1% cette année et, a-t-il ajouté, "ce ne sont pas un demi million d'emplois qui seront créés mais près de 600.000". "C'est un accord raisonnable et un accord viable", a-t-il encore estimé.

Déjà relevé de 8% en 2017

En 2017, le salaire minimum avait connu sa plus forte hausse depuis trente ans, le gouvernement ayant concédé une augmentation de 8%. Il reste néanmoins très bas par rapport à l'Europe. Le SMI brut est de 1.467 euros en France mais de 618 euros au Portugal.

Le taux de chômage, après un pic à 27% début 2013, a fortement reculé mais reste le deuxième plus élevé de la zone euro après la Grèce, à 16,4% au troisième trimestre. La réforme du travail adoptée en 2012 par le gouvernement de Mariano Rajoy a contribué au reflux du chômage au prix d'une grande précarisation.

L'ONG Oxfam a dénoncé à plusieurs reprises la hausse du nombre de "travailleurs pauvres" en Espagne, tandis que la banque centrale soulignait celle de l'emploi à temps partiel subi. L'Espagne détient également le record de la proportion de contrats temporaires dans la zone euro, avec près d'un contrat sur trois.

Y.D. avec AFP