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Henri de Castries: les Britanniques "décident de sauter d'un avion" avec le Brexit

Henrie de Castries était l'invité de BFM Business ce jeudi

Henrie de Castries était l'invité de BFM Business ce jeudi - BFM Business

Le PDG d'Axa était l'invité de BFM Business ce jeudi 23 juin. Alors que le Royaume-Uni vote pour rester ou quitter l'Union européenne il a considéré que le second choix reviendrait à arriver en terra incognita

Brexit ou pas Brexit, dans tous les cas l'Europe sera perdante. C'est en somme ce qu'a expliqué sur BFM Business le PDG d'Axa, Henri de Castries, ce jeudi 23 juin alors que les Britanniques sont appelés aux urnes pour décider de leur avenir au sein de l'Union européenne.

Ce référendum a été présenté de façon trop binaire: c'est un drame, s'ils s'en vont et tout va bien le ciel est bleu dans l'autre autrement. La réalité est plus compliquée.

Évidemment dans le premier cas de figure, Henri de Castries ne nie pas la gravité dans la situation, expliquant qu'il s'agit "du début du démantèlement d'un dispositif qui nous apporté la paix et la prospérité pendant 50 ans".

Le Brexit, "une terra incognita"

Et de plus, fait valoir le PDG de l'assureur, un Brexit signifie une arrivée en "terra incognita". "C'est une décision irréversible dont on a pas le mode d'emploi". Il fait d'ailleurs valoir que "la mise en œuvre du fameux article 50 (celui qui prévoit une clause de retrait de l'UE) reste à définir".

Et Henri de Castries d'user d'une métaphore pour le moins parlante. "Au fond vous avez quelqu'un qui décide de sauter d'un avion sans que l'on ait le mode d'emploi de l'ouverture de la porte, sans que l'on sache si son parachute est suffisamment grand et efficace et sans que l'on connaisse les conséquences en termes de décompression sur les autres passagers".

Mais si le "Bremain" l'emporte, il n'y aura pas de quoi crier victoire non plus."Une page se tourne dans la construction européenne", considère Henri de Castries qui explique que le "risque" est que "la mise en œuvre de l'accord de février (celui qui a été négocié par les Européens et accordait des concessions au Royaume-Uni dans le cas où il resterait dans l'Union européenne) fasse apparaître que cet accord est rempli d'ambiguïtés et de pièges". Le PDG d'Axa considère qu'on risque d'une part de se rendre compte qu'il "n'est pas forcément compatible avec ce qu'était le droit jusque-là" et peut "ouvrir les appétits" en incitant "un certain nombre d'États à demander des traitements particuliers sur des sujets spécifiques". 

J.M.