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Hollande et Draghi voudraient une relance de "la demande européenne"

Mario Draghi et François Hollande veulent faire jouer les leviers budgétaires et monétaires.

Mario Draghi et François Hollande veulent faire jouer les leviers budgétaires et monétaires. - Alain Jocard - AFP

Mario Draghi était reçu, ce lundi 1er septembre, par François Hollande. Ils auraient convenu de la nécessité de "travailler ensemble sur la demande européenne".

Alors qu'il est pris entre Paris et Berlin, Mario Draghi pourrait-il pencher en faveur de la France? François Hollande et le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi ont exprimé lundi 1er septembre leur convergence en faveur d'une relance de "la demande européenne" face aux risques de déflation, a-t-on indiqué dans l'entourage du président Français à l'issue d'un entretien à l'l'Elysée.

Les deux dirigeants ont partagé le même "souci concernant la croissance et l'évolution de l'inflation" en Europe, et ils ont convenu de la nécessité de "travailler ensemble sur la demande européenne", en faisant jouer à la fois les leviers budgétaires et monétaires.

Selon un conseiller de François Hollande, Mario Draghi "apprécie énormément la volonté de la France d'élever son potentiel de croissance avec les réformes structurelles" prévues dans le pacte de responsabilité.

L'Allemagne prône une orthodoxie monétaire

Cet entretien intervenait alors que Mario Draghi est sur la sellette à quelques jours de la réunion de rentrée de l'institution monétaire, sur fond d'inflation toujours plus basse, tombée à 0,3% en août sur un an en zone euro.

Cette situation préoccupe les responsables politiques et monétaires européens. Il y a quelques jours, le président de la BCE s'est entretenu au téléphone avec Angela Merkel, a confirmé lundi le porte-parole de la chancelière allemande. L'hebdomadaire Der Spiegel rapportait dans son édition de lundi que Angela Merkel s'était "emparée de son téléphone pour interroger Mario Draghi" et savoir "ce qu'il avait voulu dire" dans un discours très remarqué aux Etats-Unis le 22 août.

A Jackson Hole, aux Etats-Unis, Mario Draghi a tenu des propos très remarqués, en se disant prêt à "ajuster davantage" la politique monétaire en zone euro. Cela a été interprété par certains comme l'annonce de nouvelles mesures "à l'américaine", qui pourraient passer par un financement direct des États. L'Allemagne, très attachée à l'orthodoxie monétaire, s'est employée à tempérer ces propos, son ministre des Finances Wolfgang Schäuble assurant qu'ils avaient été "surinterprétés".

En France en revanche, l'inflexion de Mario Draghi, qui a également réclamé un soutien de la croissance européenne par le biais de la politique budgétaire, touche une corde sensible, en plein débat sur la politique économique du pays.

D. L. avec AFP