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Japon: plombée par la TVA, la croissance chute

La croissance japonaise a flanché au deuxième trimestre 2014.

La croissance japonaise a flanché au deuxième trimestre 2014. - Kim Kyung-Hoon - Reuters

Avec un recul de 1,7% au deuxième trimestre 2014, le PIB japonais a connu une contraction spectaculaire, mais anticipée. La hausse massive de la TVA n'y est pas étrangère.

La hausse de la TVA en avril a continué de plomber l'économie japonaise. Selon les chiffres parus ce 13 août, le PIB nippon a reculé de 1,7% au deuxième trimestre. En rythme annualisé, la baisse est même de 6,8%. C'est la plus forte contraction de l'activité économique depuis le séisme et le tsunami de mars 2011.

Un ralentissement aussi spectaculaire qu'anticipé après le sursaut de consommation et d'investissement constatés les mois précédents la hausse de la TVA. La Taxe sur la valeur ajoutée nippone est en effet passée de 5 à 8% le 1er avril.

"Au premier trimestre, le Japon a connu un bond de croissance de 6,7% en rythme annualisé", rappelle Evelyne Dourille Feer, économiste au CEPII spécialiste du Japon, sur BFM Business. Une croissance "extraordinaire", obtenu grâce aux "achats et aux investissements excessifs des consommateurs et des industriels avant la hausse de la TVA", explique-t-elle.

Une hausse de la TVA de 8 à 10% en automne ?

Justement, entre avril et mai, la consommation privée, qui représente 60% de l'économie japonaise, a particulièrement souffert. Elle a reculé de 5% sur le trimestre. Quant à l'investissement des entreprises, il a accusé une baisse de 2,5%.

"La contraction de l'économie a été extrêmement violente", reconnaît la spécialiste du Japon. Pour autant "la dynamique de croissance n'est pas cassée", selon elle. Elle cite les signaux positifs comme les prévisions des analystes qui s'attendent à un rebond important aux troisième et quatrième trimestres, et à une croissance de 1% en 2015.

La Banque du Japon (BoJ), est du même avis. Elle considère cet accès de faiblesse comme un simple incident de parcours, et assure que l'Archipel est engagé dans une reprise modérée. Elle indique qu'elle n'a pas l'intention d'augmenter de sitôt ses soutiens à l'activité.

Ces mauvais chiffres pour avril, mai et juin pourraient toutefois l'obliger à revoir à la baisse ses prévisions économiques en octobre. Et la pression en faveur d'une politique monétaire encore plus souple pourrait être d'autant plus forte à l'automne que le Premier ministre, Shinzo Abe, devra décider d'un éventuel relèvement supplémentaire de la TVA, qui passerait alors de 8% à 10%.

N.G. avec agences