L'aéroport de Londres-Heathrow va encore grossir
Pour "donner un grand coup d'accélérateur à l'économie", le gouvernement britannique a choisi l'aéroport de Londres Heathrow afin d'augmenter la capacité aéroportuaire. Avec cette décision, le ministère des Transports met fin à des années de débat et tente de donner un signal d'ouverture sur le monde malgré le Brexit.
"Une nouvelle piste à Heathrow bénéficiera aux passagers et à toute l'économie à hauteur de 61 milliards de livres (69 milliards d'euros). Elle entraînera la création de 77.000 emplois sur les 14 prochaines années", souligne le communiqué.
Theresa May, qui a hérité de ce dossier épineux, compte ainsi amortir les vives oppositions au projet de plusieurs ministres, d'associations écologistes et de résidents. Le choix était entre une troisième piste à Heathrow, à l'ouest de la capitale, ou la construction d'une deuxième piste à Gatwick, au sud.
Des oppositions attendues
La perspective d'étendre encore le plus grand aéroport d'Europe, débattue depuis au moins treize ans, hérisse de nombreux élus de la capitale et divise même le gouvernement conservateur. L'ancien maire de Londres et actuel ministre des Affaires étrangères Boris Johnson a même menacé de faire barrage de son corps aux bulldozers, et jusqu'à soixante députés conservateurs pourraient voter contre la décision du gouvernement, selon les médias britanniques.
Sadiq Khan a lui aussi montré son opposition au projet, évoquant "la pollution de l'air autour de Heathrow qui excède déjà les niveaux légaux".
Une troisième piste pas avant 2020
Le gouvernement peut s'attendre à une pluie de recours en justice: l'organisation écologiste Greenpeace a ouvert le bal mardi en se disant "prête à se joindre à quatre municipalités locales, y compris celle de Theresa May, pour déposer un recours contre le feux vert à une troisième piste", selon son directeur exécutif pour le Royaume Uni, John Sauven.
La majorité des compagnies aériennes et des entreprises sont en revanche favorables à Heathrow. Les milieux d'affaires réclamaient une décision rapide pour renforcer la capacité saturée de la mégapole. Ils craignaient de la voir prendre du retard pour la desserte des pays émergents.
Le Parlement devra encore approuver l'an prochain la décision, après une phase de consultations. La construction de la nouvelle piste ne devrait pas intervenir avant 2020.