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L'aide à la Grèce suspendue jusqu'aux élections législatives

Luisa Gouliamaki - AFP

Luisa Gouliamaki - AFP - La Grèce fait désormais face à une longue période d'incertitude politique

Le Fonds monétaire international a annoncé ce lundi 29 décembre que le versement de la prochaine tranche d'aide à la Grèce sera suspendu le temps que le pays se dote d'un nouveau gouvernement. Le pays ne fait actuellement pas face à des besoins de financement immédiats, assure le FMI.

L'aide à la Grèce va être temporairement suspendue. Le FMI a ainsi indiqué ce lundi 29 décembre que le versement de la prochaine tranche du plan d'aide au pays ne surviendra que lorsqu'un nouveau gouvernement sera formé.

Les discussions sur ce versement, effectué conjointement avec les autorités européennes, "reprendront une fois qu'un nouveau gouvernement sera en place" à Athènes, a ainsi indiqué le porte-parole du FMI, Gerry Rice, tout en assurant que la Grèce ne faisait pas face à des besoins de financement "immédiats".

Athènes a récemment suggéré qu'elle souhaitait s'affranchir plus tôt que prévu de l'aide du FMI, qui doit en théorie s'étendre jusqu'en 2016. Le volet européen du plan d'aide devait, lui, s'achever fin 2014 mais il a été récemment prolongé de deux mois.

Incertitude politique

La Grèce fait désormais face à une importante période d'incertitude politique. Ce lundi, le troisième tour de l'élection présidentielle s'est soldé par un échec. 

Ce qui a eu pour conséquences de précipiter des élections législatives anticipées qui auront lieu le 25 janvier prochain et décideront ainsi de la composition du nouveau gouvernement.

Ce scrutin a de fortes de chances de marquer l'entrée dans le gouvernement du parti de gauche radicale Syriza.Ce dernier, mené par Alexis Tsipras, a plusieurs fois affirmé sa volonté de mettre fin à la politique d'austérité consentie par Athènes en échange de l'aide financière internationale qu'elle avait obtenue entre 2010 et 2012.

Une hypothèse qui inquiète les marchés. Ce lundi encore, la Bourse d'Athènes a notamment connu un sérieux coup de tabac (-3,91%). Les experts divergent toutefois sur les réels risques de contagion de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro.

Berlin et Bruxelles mettent la pression

Pour le moment, de nombreuses voix se sont élevées pour appeler les Grecs à ne pas porter Syriza au gouvernement. Ce lundi, le commissaire européen aux Affaires économiques, Pierre Moscovici, a ainsi appelé les électeurs à aller dans ce sens. "Un engagement fort envers l'Europe et un large soutien de la part des électeurs et des dirigeants politiques grecs envers le nécessaire processus de réformes favorables à la croissance sont essentiels pour que la Grèce prospère à nouveau au sein de la zone", a-t-il écrit dans un communiqué.

Le ministre allemande des Finances, Wolfgang Schäuble, a lui indiqué que "les difficiles réformes ont porté leurs fruits, elles sont sans aucune alternative" et "les nouvelles élections ne changent rien aux accords passés avec le gouvernement grec". 

J.M. avec AFP