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L'Elysée accuse les Pays-Bas de bloquer les négociations de l'Eurogroupe

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Selon Reuters, l'Elysée dit que les Pays-Bas ont été le seul pays à bloquer une décision sur le mécanisme européen de stabilité lors de l'Eurogroupe

Après une réunion de 16h de l'Eurogroupe qui n'a débouché sur aucun accord global, le ton monte clairement du côté de la France. Ce blocage exaspère le ministre français de l'Economie, Bruno Le Maire, dont BFM Business rapportait ce mercredi les propos lancés au petit matin à ses homologues lors de la visioconférence.

"Alors que nous comptons des centaines et des milliers de morts, les ministres des finances jouent sur les mots et les adjectifs" a-t-il lâché. "C’est une honte pour les ministres des Finances, une honte pour l’Eurogroupe et une honte pour l’Europe. Nous devons avoir une compréhension commune de la gravité de la crise et décider d'une réponse commune forte."

Un peu plus tard, l'Elysée a clairement pointé les Pays-Bas comme unique responsable de ce blocage. L'Allemagne, au départ réticente, aurait donc changé d'avis. Selon une source européenne, La Haye est cependant soutenue par l'Autriche, la Suède, le Danemark et dans une moindre mesure la Finlande.

"Un échec est impensable"

Selon Reuters, l'Elysée dit que les Pays-Bas ont été le seul pays à bloquer une décision sur le mécanisme européen de stabilité lors de l'Eurogroupe. "C'est incompréhensible et cela ne peut pas continuer", déclare-t-on. 

De son côté, Bruno Le Maire juge un échec "impensable" et espère un accord jeudi lors de la reprise des négociations qui s'annoncent tendues. "Notre responsabilité collective désormais est d'aboutir à un accord dans les 24 heures. Un échec est impensable", a-t-il affirmé à l'issue du conseil des ministres.

Rappelons que les pays les plus affectés par le virus, en particulier l'Italie, continuent de réclamer, en plus, la création d'un instrument de dette commun -- sous la forme d'euro-obligations parfois appelées "coronabonds" ou "eurobonds" -- destiné à relancer l'économie sur le long terme une fois la crise passée. Parmi ces pays figurent aussi l'Espagne et la France, ainsi que la Grèce, Malte, le Luxembourg ou l'Irlande

Mais la mutualisation des dettes constitue une ligne rouge pour Berlin et La Haye, qui refusent de s'engager dans un emprunt commun avec des Etats très endettés du Sud, jugés laxistes dans leur gestion.

OC