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L'héritier de Samsung ne sera pas arrêté

La réclamation des enquêteurs d'arrêter l'héritier de Samsung a reçu une fin de non-recevoir de la part de la justice.

La réclamation des enquêteurs d'arrêter l'héritier de Samsung a reçu une fin de non-recevoir de la part de la justice. - Jung Yoen -Je - AFP

La justice sud-coréenne a refusé d'émettre un mandat d'arrêt contre l'héritier de Samsung, comme le réclamaient les enquêteurs qui travaillent sur le vaste scandale de corruption dans le pays.

La justice sud-coréenne a refusé ce jeudi de délivrer un mandat d'arrêt contre l'héritier de l'empire Samsung, un revers pour les enquêteurs qui planchent sur un scandale à rebondissements dans lequel la présidente Park Geun-Hye a été destituée.

L'équipe spéciale d'enquêteurs avait envoyé une onde de choc dans les rangs du conglomérat géant en requérant l'arrestation de Lee Jae-Yong, pour des soupçons de corruption, d'abus de biens sociaux et de parjure.

Samsung, premier fabricant mondial de smartphones, qui pèse un cinquième de l'économie sud-coréenne, se remettait déjà à peine de la débâcle du rappel planétaire de son Galaxy Note 7 aux batteries explosives.

Lee Jae-Yong, 48 ans, est devenu le patron de facto du premier conglomérat sud-coréen - ou "chaebol"- après la crise cardiaque de son père en 2014. Il est accusé d'avoir soudoyé la confidente de l'ombre de la présidente, Choi Soon-Sil, au centre du scandale qui dure depuis des mois. En échange, il aurait obtenu des faveurs de la part de la dirigeante.

Crainte de l'impact économique potentiel

Mais le tribunal du district central de Séoul a estimé que les preuves n'étaient pas assez solides pour justifier son arrestation. Cette décision pourrait contrarier les projets des enquêteurs qui souhaitent entendre rapidement Park Geun-Hye- destituée par l'Assemblée nationale le 9 décembre. Un porte-parole l'a qualifiée de "très regrettable", tout en assurant que l'équipe d'investigateurs "poursuivrait son enquête sans faiblir".

Certains analystes estiment que le tribunal a cédé aux craintes de l'impact économique potentiel d'une arrestation de Lee Jae-Yong. "D'ordinaire, les tribunaux approuvent les mandats d'arrêt dans les affaires de corruption qui portent sur de telles sommes astronomiques, et avec de telles présomptions", a déclaré Kim Nam-Geun, avocat et commentateur politique.

La décision judiciaire risque aussi d'entraver les investigations sur les autres groupes industriels soupçonnés d'avoir "donné" de l'argent à des fondations douteuses contrôlées par Choi Soon-Sil, selon Choi Chang-Ryol, professeur de sciences politiques à l'université Yongin. "Il aurait été bien plus facile pour les enquêteurs d'interroger M. Lee s'il était en détention, et d'éventuellement monter un dossier de corruption contre Mme Park aussi", ajoute-t-il.

N.G. avec AFP