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L'impressionnante hémorragie des réserves de change chinoises

La Banque du peuple chinois

La Banque du peuple chinois - Mark Ralston - AFP

Les réserves de devises de la deuxième économie mondiale ont diminué de 100 milliards de dollars, atteignant leur plus bas niveau depuis quatre ans. Les autorités vendent du dollar pour soutenir le yuan, ce qui fait naturellement fondre ces réserves.

Les réserves de devises ont fondu à des niveaux inédits depuis près de quatre ans, Pékin vendant des dollars pour soutenir le yuan, a annoncé dimanche la Banque centrale chinoise (PBOC).

Les énormes réserves de devises de la Chine ont fondu de 99,5 milliards de dollars en janvier pour tomber à 3.200 milliards de dollars, soit leur plus bas niveau depuis mai 2012, a indiqué la PBOC sur son site internet. Les inquiétudes quant à l'état de santé de l'économie chinoise ont affaibli la devise nationale, qui a touché elle son plus bas niveau en cinq ans.

La PBOC vend des dollars américains pour soutenir le yuan alors que le pays cherche à enrayer les fuites massives de capitaux hors de Chine. Certains analystes estiment que la monnaie nationale n'a pas fini de glisser et s'interrogent sur les capacités de Pékin à réagir.

Rythme insoutenable

"Si les réserves (de devises) représentent un trésor de guerre non négligeable, le rythme auquel elles sont en train de fondre ces derniers mois est tout simplement insoutenable", a déclaré Rajiv Biswas, analyste chez IHS Global Insight à Bloomberg News.

Cette baisse des réserves est toutefois inférieure à celle enregistrée en décembre -108 milliards de dollars-, qui représentait un record. Pour tenter de limiter l'hémorragie, la Chine a resserré certains mécanismes de contrôles des capitaux.

"La baisse plus faible du niveau des réserves fait penser que certaines restrictions imposées aux sorties de capitaux en janvier ont porté leurs fruits", a déclaré Shen Jianguang, analyste chez Mizuho Securities.

La Chine s'est donnée pour 2016 un objectif de croissance économique "entre 6,5% et 7%", a expliqué une semaine auparavant la NDRC, la puissante agence de planification du pays. Les investisseurs du monde entier suivent de près le ralentissement dans la deuxième économie du monde, qui a provoqué des turbulences sur les places financières.

J.M. avec AFP