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L'UE alourdit son arsenal contre le dumping chinois

La Commission européenne s'est entendue sur de nouvelles mesures pour se protéger du dumping.

La Commission européenne s'est entendue sur de nouvelles mesures pour se protéger du dumping. - Emmanuel Dunand - AFP

La Commission européenne a voté à l'unanimité de nouvelles mesures pour se protéger contre les exportations à prix cassés, notamment de la Chine. Le Parlement se prononcera dessus en juin.

Les 28 États membres de l'UE se sont entendus mercredi sur de nouvelles armes antidumping, concoctées en novembre dernier par l'exécutif européen, visant en premier chef sans la nommer la Chine et ses exportations à prix cassés.

Adopté à l'unanimité par les 28 ambassadeurs des États membres, ce texte, très proche de celui présenté par la Commission européenne le 9 novembre, prévoit une nouvelle méthodologie de calcul du dumping pour les importations en provenance de pays où il existe des distorsions importantes du marché ou dans lesquels l'État pèse profondément sur l'économie.

L'UE dans le viseur de l'OMC

Il doit encore être discuté avec le parlement européen -dès lors que ce dernier aura adopté sa propre position- pour une adoption définitive. "La volonté des États membres est d'aller vite, dans l'idéal avec un texte adopté avant la fin de l'année", a indiqué une source européenne. Côté parlement européen, le projet de l'exécutif européen doit être débattu par les eurodéputés de la commission Commerce jeudi, pour un vote prévu en juin.

Cet accord des 28 ambassadeurs sur les nouvelles armes antidumping intervient un mois après que Pékin a obtenu la mise en place à l'OMC d'un groupe d'experts chargés de juger les mesures de l'UE contre les importations chinoises. Lorsque la Chine avait adhéré à l'OMC en 2001, il avait été stipulé que les autres membres de cet organisme pouvaient la traiter comme une économie non marchande durant 15 ans, ce qui permettait notamment à ses partenaires de bénéficier d'une certaine marge de manoeuvre concernant les droits de douane sur ses exportations en cas de dumping.

"Protectionnisme déguisé"

Cette période a pris fin en décembre 2016 mais l'UE et les États-Unis ont néanmoins décidé de préserver des règles sévères qui les protègent contre les produits chinois à bas prix inondant leurs marchés. Pékin estime que le refus d'accorder le statut d'économie de marché à la Chine est un exemple de "protectionnisme déguisé".

La sidérurgie européenne est particulièrement touchée par la concurrence chinoise. Ce pays produit environ la moitié de l'acier de la planète. Mais ses aciéries, minées par le ralentissement économique du pays, ploient sous des capacités excédentaires estimées à plusieurs centaines de millions de tonnes. Elles ont donc écoulé ces deux dernières années sur les marchés étrangers une partie de leurs excédents, provoquant un plongeon des prix mondiaux et faisant boire la tasse aux sidérurgistes asiatiques, européens et américains.

N.G. avec AFP