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La BCE va-t-elle aller plus loin?

Mario Draghi est, une fois de plus, attendu au tournant

Mario Draghi est, une fois de plus, attendu au tournant - Daniel Roland - AFP

L'institution européenne tient ce jeudi 4 septembre sa conférence mensuelle. Si aucune nouvelle annonce n'est réellement attendue, les observateurs attendent des signes en provenance de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne.

Une fois de plus, les yeux des investisseurs seront rivés vers Francfort, ce jeudi 4 septembre. La Banque centrale européenne tient sa traditionnelle conférence mensuelle, et son président Mario Draghi prendra la parole à 14h30.

En juin, ce dernier a annoncé un cocktail de mesures destinées à dynamiser l'inflation de plus en plus atone en zone euro. Et la dernière estimation d'Eurostat concernant la hausse des prix n'était guère réjouissante: 0,3% au mois d'août, soit encore moins que les mois précédents.

"Le point le plus bas n'est peut-être pas encore atteint et l'inflation pourrait tomber à 0,1% ou 0,2% dans les prochains mois", commentait Patrice Gautry le 29 août dernier lors de la publication de l'estimation d'Eurostat.

Cet indicateur met un peu plus la pression sur la Banque centrale, cette dernière visant une inflation de 2%. Toute la question est donc de savoir si la BCE va aller plus loin.

Une "ligne jaune franchie"

Or, le 22 août dernier, Mario Draghi a semblé avoir préparé les esprits à cette éventualité.

Lors de son discours prononcé à Jackson Hole aux Etats-Unis, le patron de la BCE avait déclaré que son institution était prête à "ajuster davantage [sa] position".

Il avait notamment affirmé que "le conseil des gouverneurs [de la BCE, ndlr], pourrait utiliser des instruments non conventionnel pour préserver l'ancrage solide des anticipations d'inflation à moyen et long terme".

Frederik Ducrozet, économiste zone euro chez Crédit Agricole CIB a, lui, noté que dans ce discours "Mario Draghi a reconnu que les anticipations d'inflations ont baissé". "Ça change tout, c'est une ligne jaune qui est franchie", ajoute-t-il. "Il a volontairement évoqué les anticipations de long terme pour pousser le conseil des gouverneurs (de la BCE, ndlr) à agir", estime-t-il.

Au final, de l'avis de la grande majorité, il reste peu probable que Mario Draghi annonce de nouvelles mesures, ce jeudi. Plusieurs économistes tablent sur des indications laissant présager de futures décisions. Jennifer McKeown de Capital Economics s'attend à ce que Mario Draghi donne des indices sur le "Quantitative easing", l'assouplissement quantitatif, c'est-à-dire des rachats de dette sur le marché. Cette arme, risquée, est une des dernières cartes que Mario Draghi n'a pas encore abattue.

Une autre possibilité, évoquée par plusieurs économistes, serait un assouplissement des "LTRO", ces prêts exceptionnels que la BCE accordera à l'automne prochain aux banques sous réserve que celles-ci s'engagent sur le crédit.

Julien Marion