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La Fed laisse les taux inchangés mais veut réduire son bilan "assez vite"

Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale (Fed)

Janet Yellen, présidente de la Réserve fédérale (Fed) - CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

La Fed a maintenu le taux interbancaire dans la fourchette de 1 à 1,25%. Elle promet par ailleurs de surveiller l'inflation de près.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a maintenu ses taux d'intérêts inchangés ce mercredi mais prévenu qu'elle réduirait bientôt son portefeuille d'actifs, selon un communiqué de son Comité monétaire. Le taux interbancaire au jour le jour est maintenu dans la fourchette de 1% à 1,25%, a indiqué le Comité monétaire dans une décision unanime.

La Fed, qui prend acte du fait que l'inflation se situe "en dessous de 2%", dit qu'elle va surveiller son évolution de près. La banque centrale continue d'affirmer que la hausse des prix devrait se stabiliser à moyen terme autour de cette cible de 2% qu'elle juge bonne pour l'économie. Le Comité monétaire a annoncé en tout cas, à l'issue de cette réunion monétaire de deux jours qui ne prévoyait pas de conférence de presse de sa présidente Janet Yellen, qu'il va "assez vite" réduire le volume des actifs à son bilan que la Fed avait accumulés pour soutenir la reprise.

Lors de sa précédente réunion en juin, la banque centrale avait seulement indiqué que ce processus de dégonflement de son bilan -qui correspond à un resserrement de la politique monétaire-, interviendrait "dans l'année". En disant ce mercredi que cette démarche peut démarrer bientôt, elle prépare les marchés à une normalisation progressive de son bilan, ce qui équivaut à un tour de vis monétaire supplémentaire. La Fed n'exclut donc pas d'entamer le processus dès sa prochaine réunion des 19 et 20 septembre "si l'économie évolue comme prévu".

La Fed peut encore décaler cette décision à fin octobre ou à la mi-décembre mais il ne fait pas de doute que, si l'économie le permet, elle veut enclencher ce processus de normalisation avant la fin du mandat de Janet Yellen en février, alors que les interrogations commencent à poindre sur sa succession. Il s'agit, en cessant de réinvestir dans les titres arrivant à maturité, de diminuer le volume de bons du Trésor et de titres obligataires qu'elle a amassés après la récession de 2009 pour doper la reprise. La Réserve fédérale a accumulé ainsi un bilan sans précédent de 4.500 milliards de dollars.

Hormis la faiblesse de l'inflation qu'elle pointe sans insistance en constatant qu'elle se situe "en dessous" de sa cible plutôt que "légèrement en dessous", comme elle l'avait dit en juin, la Fed dresse un tableau relativement constant de l'économie. L'activité a progressé "modestement" et les gains d'emplois ont été "solides". Le gouvernement va publier vendredi la première estimation de la croissance du PIB au 2e trimestre qui pourrait atteindre 2,5% en rythme annuel, au lieu de 1,4% au 1er trimestre.

P.L avec AFP