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La Grèce a finalement bien fait défaut

Athènes n'a finalement pu honorer un remboursement de 1,5 milliard d'euros auprès du fonds, mercredi à minuit. La Grèce devient donc le premier pays développé à faire défaut auprès de l'institution.

Finalement la Grèce n'a pu éviter l'inéluctable. La pays a ainsi fait défaut sur sa dette vis-à-vis du Fonds monétaire international en n'honorant pas un remboursement de 1,5 milliard d'euros mercredi à minuit.

Athènes devient ainsi le premier pays développé à accumuler des arriérés de paiement vis-à-vis du FMI et n'a désormais plus accès aux ressources financières de l'institution qui, de son côté, essuie le plus grand défaut de son histoire. Le FMI en a pris acte dans un très laconique communiqué, ajoutant également que son conseil d'administration, qui représente les 188 Etats-membres, en avait été informé.

La Grèce à court de liquidités

"Je confirme que le remboursement (...) dû au FMI par la Grèce aujourd'hui n'a pas été reçu", a indiqué le porte-parole du FMI Gerry Rice dans le communiqué.

A court de liquidités, la Grèce avait prévenu mardi qu'elle ne rembourserait pas le FMI, qui a participé aux côtés des Européens aux deux plans de sauvetage du pays assortis d'une cure d'austérité drastique.

Mais le pays avait toutefois fait mardi une ultime demande au FMI pour obtenir in extremis un délai. Le conseil d'administration du Fonds en a été informé mardi et a commencé à l'étudier, selon une source proche du dossier, mais devra se réunir ultérieurement pour l'approuver ou non. Le conseil d'administration se réunira "en temps utile", a précisé Gerry Rice, sans donner plus de détails.

La crédibilité du FMI entamée

Athènes devra donc désormais se passer de l'argent de ses créanciers publics puisque le volet européen du plan de sauvetage a par ailleurs expiré mardi et ne devra plus sa survie financière qu'à l'aide d'urgence fournie à ses banques par la Banque centrale européenne.

Cet incident de paiement constitue également un sérieux revers pour la crédibilité du FMI, qui n'avait plus enregistré de défaut de paiement depuis 2001 avec le Zimbabwe et qui a accordé à la Grèce le plus grand prêt de son histoire. Encore récemment, le Fonds disait s'attendre à ce qu'Athènes honore ses engagements financiers.

Début juin, sa directrice générale Christine Lagarde se raccrochait aux assurances du Premier ministre grec Alexis Tsipras l'invitant à ne "pas s'inquiéter". Les mésaventures du FMI avec la Grèce ne sont toutefois pas finies. Le pays doit au total virer 5,4 milliards d'euros dans les caisses du Fonds cette année sur une dette totale de quelque 21 milliards d'euros. Le prochain paiement de 284 millions d'euros est dû pour le 1er août.

J.M. avec AFP