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La Grèce se rapproche du défaut de paiement

Yanis Varoufakis  veut  une prolongation de quelques semaines pour "permettre au peuple d'être entendu".

Yanis Varoufakis veut une prolongation de quelques semaines pour "permettre au peuple d'être entendu". - Aris Messinis - AFP

Athènes s'est vu refuser sa demande de prolongation de  son plan d'aide, ce 27 juin. La Grèce a finalement décidé de rejeter les propositions de ses créanciers, ce qui rapproche le pays du défaut de paiement.

Quelques semaines de plus pour que le peuple soit entendu. C'est l'argument que le ministre des Finances grec, Yanis Varoufakis a avancé devant l'Eurogroupe, qui se tient à Bruxelles ce samedi après-midi, afin d'obtenir la prolongation du plan d'aide. "Ensuite, nous nous engageons, en tant que gouvernement, à faire tout ce que nous diront les électeurs", a-t-il ajouté.

La zone euro a décidé de ne pas accéder à cette demande, et refuse de prolonger le plan d'aide au-delà du 30 juin, soit mardi soir.

Une suspension de la réunion, vers 17 heures, a permis à Yanis Varoufakis de s'entretenir en aparté avec le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi. Lors de la reprise de la séance, le gouvernement grec a fait savoir qu'il rejetait les propositions de ses créanciers pour éviter le défaut de paiement. "L'Eurogroupe le regrette", a déclaré son président, Jeroen Dijsselbloem.

1,6 milliard à rembourser mardi

Mais Yanis Varoufakis a fait savoir que son pays reste "déterminé à trouver une solution, les négociations peuvent se poursuivre nuit et jour pour améliorer les propositions des créanciers". Et que la fin de l'aide à la Grèce risque de porter un préjudice "permanent" à la zone euro.

Les 18 ministres des Finances de la zone euro vont se réunir, sans leur homologue grec, pour discuter des conséquences de la décision grecque qui rapproche le pays du défaut de paiement. 

Athènes doit en effet rembourser mardi 1,6 milliard d'euros dus au Fonds monétaire international (FMI), Yanis Varoufakis a expliqué qu'il allait demander que les profits réalisés par la Banque centrale européenne (BCE) sur les obligations d'Etat grecques qu'elle détient, d'un montant de 1,9 milliard d'euros, soient reversés à son pays pour lui permettre d'honorer cette échéance.

Un référendum qui a du mal à passer au sein de l'Eurogroupe

De son côté, le commissaire européen aux Affaires économiques et financières, Pierre Moscovici, a constaté que "les discussions ont été interrompues hier soir par l'annonce d'un référendum". "C'est maintenant à l'Eurogroupe de prendre ses responsabilités et de voir si un accord est encore possible", a-t-il ajouté.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a quant à lui estimé que le gouvernement grec avait "mis fin unilatéralement aux négociations". "Nous souhaitions négocier sur de nombreux sujets mais il semble que M. Tsipras ait décrété la fin des négociations, si je comprends bien ce qu'il a annoncé hier soir à la télévision grecque et aujourd'hui au Parlement grec, donc nous n'avons plus de base pour une négociation", a-t-il poursuivi.

En début de soirée, Alexi Tsipras a redit sa détermination à tenir le référendum annoncé lors d'un appel téléphonique passé à François Hollande et Angela Merkel. Le Premier ministre grec a souligné que ce référendum se tiendrait indépendamment de la décision de l'Eurogroupe", actuellement en cours à Bruxelles pour tirer les conséquences de l'annonce-surprise de cette consultation citoyenne le 5 juillet sur la dernière proposition des créanciers.

C.C. avec agences