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La Grèce envoie un signal positif à ses créanciers

Athènes a envoyé dimanche une nouvelle liste de propositions dans le but d'éviter un défaut de paiement vis-à-vis du FMI. Une "bonne base", selon Bruxelles, avant un sommet européen crucial qui se tiendra ce lundi.

Alors qu'un sommet européen extraordinaire doit se tenir lundi à Bruxelles pour éviter à la Grèce un défaut de paiement, Athènes a envoyé de nouvelles propositions à ses créanciers qui y ont vu une "bonne base".

"Nouvelle proposition grecque reçue par M. Juncker, Mme Lagarde et la Banque centrale européenne. Bonne base pour faire des progrès au sommet de la zone euro", a ainsi indiqué dans la nuit de dimanche à lundi Martin Selmayr, le chef de cabinet du président de la Commission, sur son compte Twitter.

Aucun détail n'a été fourni sur le contenu de ces propositions faites par Athènes pour obtenir le déboursement rapide de 7,2 milliards d'euros, promis de longue date, et qui doit lui permettre d'éviter à la fin du mois un défaut de paiement.

Rendez-vous crucial pour Tsipras

Un rendez-vous test attend d'ailleurs le Premier ministre grec Alexis Tsipras, qui rencontrera à 11 heures le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, le président de la BCE, Mario Draghi, et le chef de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem.

Les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe), puis les dirigeants des 19 pays qui ont l'euro comme monnaie commune se réuniront ensuite pour éviter au pays le scénario catastrophe. Sans avis positif sur les propositions grecques lors des deux sessions de négociations, les chances sont faibles pour que le sommet des dirigeants de la zone euro permette un dénouement devenu urgent.

La BCE une nouvelle fois au chevet des banques grecques?

Car sans un prêt de 7,2 milliards d'euros, la Grèce risque de ne pouvoir honorer le 30 juin un remboursement de 1,5 milliard d'euros au FMI, un scénario aux conséquences imprévisibles.

La possibilité d'une sortie de la Grèce de la zone euro, même si ce processus inédit n'a rien de mécanique en cas de défaut, est désormais évoquée ouvertement. L'accélération des retraits des épargnants au cours des derniers jours renforce les craintes pour le système bancaire grec, même s'il est soutenu par le financement d'urgence de la Banque centrale européenne (BCE). Celle-ci se réunit de nouveau lundi matin à ce propos et pourrait, pour la troisième fois en moins d'une semaine, augmenter cette aide afin de faire face à de nouveaux retraits massifs attendus lundi.

Un travail de "qualité" selon Sapin

Le ministre français des Finances a estimé lundi que le travail autour des dernières propositions grecques était "de qualité" et que les négociations pour éviter à la Grèce un défaut de paiement se passaient dans "de bonnes conditions". Interrogé sur la teneur des propositions grecques, présentées à quelques heures d'un sommet européen extraordinaire à Bruxelles, Michel Sapin a ainsi déclaré: "Je connais la démarche, je vois le travail qui est fait. Le travail est de qualité". "Le travail en cours se passe dans de bonnes conditions".

Y.D. avec AFP