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La Grèce lance un ultimatum à ses créanciers

La Grèce et ses créanciers doivent trouver un accord au plus vite.

La Grèce et ses créanciers doivent trouver un accord au plus vite. - Aris Messinis - AFP

La Grèce doit verser un remboursement au FMI le 5 juin. Elle s'y refuse si aucun accord avec ses créanciers n'est trouvé d'ici là.

La Grèce est étranglée financièrement. Et elle vient de lancer un ultimatum : elle ne versera pas au FMI le remboursement prévu le 5 juin, si aucun accord n'est conclu d'ici là avec ses créanciers. C'est ce que vient d'annoncer le porte-parole de Syriza, Nikos Filis, ce 20 mai.

"Nous sommes arrivés au moment où les négociations doivent aboutir. C'est désormais le moment de vérité, le 5 juin", a dit Nikos Filis à l'antenne de la chaîne de télévision ANT1. "S'il n'y a pas d'accord d'ici là qui règle le problème actuel de financement, ils n'auront pas d'argent", a-t-il ajouté.

La Grèce doit effectuer plusieurs remboursements au FMI en juin pour un montant global d'environ 1,5 milliard d'euros. Confrontée à un manque de liquidités, elle est engagée dans des négociations avec ses partenaires européens et le FMI pour obtenir une nouvelle aide de leur part en échange de réformes socio-économiques.

"La Grèce a des besoins qui ne peuvent pas attendre"

François Hollande et Angela Merkel ont rejoint mardi 19 mai le choeur des responsables appelant à accélérer les choses pour éviter à la Grèce le défaut de paiement, tandis que les négociations entre Athènes et ses partenaires continuaient "jour et nuit". "Nous devons accélérer parce que l'échéance approche (...) et la Grèce a des besoins qui ne peuvent pas attendre", a déclaré le président français à Berlin.

La chancelière allemande a, quant à elle, appelé à des "progrès notables" dans les discussions entre le gouvernement grec, le Fonds monétaire international (FMI), la Commission européenne et la Banque centrale européenne (BCE).

Tous réclament à Athènes, en échange de plusieurs milliards d'euros d'aides, des engagements à faire des réformes qui pour certaines vont radicalement à contre-courant des promesses électorales du Premier ministre Alexis Tspiras. Les Européens et le FMI veulent notamment une réforme du marché du travail qui répugne à son gouvernement majoritairement issu de la gauche radicale. Les discussions en cours depuis fin février, longtemps bloquées, "progressent, mais à un rythme lent" et les équipes "continuent à travailler jour et nuit", a assuré mardi Margaritis Schinas, porte-parole de la Commission européenne.

Le président de celle-ci, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, s'est dit confiant quant au fait qu'un accord serait conclu "vers la fin mai, ou début de juin", dans un entretien avec l'agence de presse Bloomberg News.

D. L. avec agences