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La Grèce promet de coopérer de son mieux sur sa dette

La Banque nationale grecque est actuellement la seule à pouvoir accorder de la liquidité aux banques du pays, la BCE ayant fermé ses guichets.

La Banque nationale grecque est actuellement la seule à pouvoir accorder de la liquidité aux banques du pays, la BCE ayant fermé ses guichets. - Louisa-Gouliamaki-AFP

Athènes promet de faire son possible pour qu'un accord avec ses partenaires européens soit trouvé la semaine prochaine. Mais la question du maintien des engagements en cours continue de poser problème.

Athènes joue la conciliation. Le gouvernement grec a promis de faire "tout son possible" pour parvenir à un accord avec ses bailleurs de fonds internationaux la semaine prochaine, un engagement qu'ont salué les marchés financiers ce vendredi alors que s'engageaient des discussions entre experts des deux parties pour tenter d'élaborer un compromis.

Pour autant, en Grèce, la crainte d'un chaos financier pousse les épargnants à retirer leur argent des banques grecques, ce qui, selon des sources bancaires, a conduit la Banque centrale européenne (BCE) jeudi à augmenter les liquidités d'urgence mises à disposition des établissements de crédit.

"Nous ferons tout notre possible pour qu'un accord soit conclu lundi", a déclaré le porte-parole du gouvernement grec Gabriel Sakellaridis sur Skai TV, estimant toutefois qu'il n'y aurait rien de catastrophique à ce que l'Eurogroupe fasse le constat d'un échec lundi soir.

Un décote "moins coûteuse pour les créanciers"

Cette opinion n'est pas partagée par certaines capitales européennes, en particulier Berlin et Helsinki, où tout nouvel accord avec la Grèce devrait être soumis au vote du Parlement. Athènes et ses créanciers internationaux de la "troïka" – les émissaires du Fonds monétaire international, Commission européenne et Banque centrale européenne- ont décidé jeudi de reprendre le dialogue après deux jours de discussions sans progrès à Bruxelles sur l'épineux dossier de la dette grecque.

Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis estime dans un entretien au magazine allemand Der Spiegel à paraître samedi qu'une "décote" de la dette serait moins coûteuse pour les créanciers qu'un simple rééchelonnement. "Tout le monde sait que la Grèce ne peut pas supporter le poids actuel de sa dette sans un nouvel accord", explique-t-il. "Je comprends que le gouvernement allemand veuille éviter l'emploi du terme 'décote' mais cela serait une meilleure chose et ce serait moins coûteux pour les créanciers qu'une prolongation de crédit", poursuit-il.

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras veut un nouveau programme financier pour remplacer le programme de trois ans qui expire à la fin du mois et que les Grecs vouent aux gémonies pour leur avoir fait subir une cure d'austérité radicale. Mais l'Allemagne, appuyée pour l'instant par les 17 autres pays de la zone euro, insiste pour que la Grèce respecte les termes du contrat en cours, le temps de proposer autre chose si elle le souhaite.

La Grèce "doit respecter ses engagements"

Les discussions ouvertes ce vendredi à Bruxelles et qui se poursuivront jusqu'à lundi doivent déterminer quels éléments du plan d'aide actuel sont compatibles avec le programme du gouvernement grec. Les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne disent que la Grèce est libre de proposer des alternatives dans la gestion de son budget et de sa dette pour autant que ses créanciers, essentiellement les autres pays de l'UE, puissent nourrir l'espoir raisonnable d'être remboursés.

"Il existe de très bonnes bases politiques à ces discussions et nous devons maintenant entrer dans le concret en expliquant ce que contient l'accord et quels sont les résultats chiffrés du programme du nouveau gouvernement grec", a expliqué un haut responsable européen proche des négociations.

Le commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici a jugé possible un accord avec la Grèce lundi, tout en prévenant que la réunion de l'Eurogroupe serait difficile. A Alexis Tsipras, "je dis qu'il faut respecter les engagements et que dans le même temps nous sommes prêts, nous les Européens à voir, quelles marges de manoeuvre sont possibles", a-t-il déclaré.

La Bourse d'Athènes confirmait malgré tout son rebond vendredi, tandis que les coûts d'emprunt de la Grèce diminuaient. L'indice de la Bourse d'Athènes gagnait 6% dans l'après-midi tandis que l'indice sectoriel des valeurs bancaires avançait de 12%. Les deux indices ont déjà gagné 6,7% et 14,1% respectivement jeudi. Le rendement de l'emprunt à 10 ans perdait lui un point à 9,36%. 

N.G. avec Reuters