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La Grèce veut boucler les négociations pour le nouveau plan de sauvetage d'ici "le 20 août"

Alexis Tsipras, le 6 juillet 2015.

Alexis Tsipras, le 6 juillet 2015. - Louisa Gouliamaki - AFP

Athènes doit reprendre les négociations avec l'UE, la BCE et le FMI immédiatement après le vote mercredi soir par le Parlement grec d'un deuxième volet de réformes controversées.

Un peu moins d'un mois pour boucler les discussions. La Grèce espère que les négociations avec ses créanciers internationaux, en vue d'un plan de sauvetage du pays en échange de réformes de son économie, seront bouclées d'ici le 20 août, a indiqué mardi la porte-parole du gouvernement Olga Gerovassili, quelques heures après l'introduction au Parlement du deuxième volet des mesures controversées, réclamées par l'UE et le FMI. Après le vote de ces mesures, prévu pour mercredi soir, le gouvernement "va reprendre immédiatement les négociations avec les institutions, UE, BCE et FMI", a indiqué la porte-parole citée dans un communiqué.

Ces négociations doivent permettre de finaliser l'accord sur un troisième plan de sauvetage du pays, de l'ordre de 80 milliards d'euros, dans la foulée de l'accord-cadre arraché in extremis à Bruxelles le 13 juillet.

Deuxième fournée de réformes

Le deuxième volet de mesures examinées par la Vouli, le Parlement grec, comprend l'introduction de la directive européenne de 2013, adoptée lors de la crise à Chypre, garantissant des dépôts bancaires jusqu'à 100.000 euros, ainsi qu'une réforme du code de procédure civile visant à simplifier et accélérer la justice et en réduire les coûts. Le syndicat des fonctionnaires Adedy a annoncé une manifestation devant le Parlement mercredi soir, lors du débat du texte à l'Assemblée en procédure d'urgence.

Ce vote constitue un nouveau test pour le gouvernement du Premier ministre Alexis Tsipras, issu du parti de la gauche radicale Syriza, dont plus d'un cinquième des députés s'étaient prononcés contre le premier volet des mesures de rigueur voté au Parlement il y a une semaine. Ces mesures ont finalement été adoptées grâce aux voix de l'opposition, de droite et socialiste. Ces premières mesures portaient surtout sur la hausse de la TVA et des cotisations sociales, une loi entrée en vigueur dès lundi.

La porte-parole a expliqué que le gouvernement s'est mis d'accord avec les institutions de reporter pour "plus tard" la mesure concernant la suppression graduelle des pré-retraites, qui aurait dû être adoptée mercredi dernier.

Test mercredi pour le gouvernement Tsipras

Des analystes ont estimé ces derniers jours que le gouvernement de coalition de Syriza et des Grecs Indépendants (petit parti souverainiste) serait contraint de recourir à des élections anticipées dans les prochains mois si les défections se poursuivaient au sein du groupe parlementaire de Syriza.

Mais le gouvernement, au pouvoir depuis juste six mois, espère que le nombre de frondeurs ne va pas augmenter lors du vote de mercredi. Alexis Tsipras a remanié il y a quatre jours son gouvernement et s'est dit déterminé à continuer son mandat avec "un gouvernement minoritaire" afin de garantir la finalisation le plus tôt possible de l'accord sur un nouveau prêt, prévu par l'accord signé le 13 juillet à Bruxelles entre Athènes et la zone euro.

Olga Gerovassili a écarté lundi l'éventualité d'élections anticipées en estimant que cela "ne serait pas utile pour le moment" car le gouvernement doit se concentrer sur la finalisation de l'accord avec le créanciers.

V.R. avec agences