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La parade américaine à l'explosion des salaires des patrons

Aux Etats-Unis, la plupart des grands groupe seront désormais tenues de dévoiler la différence de rémunération entre les patrons et leurs salariés.

Aux Etats-Unis, la plupart des grands groupe seront désormais tenues de dévoiler la différence de rémunération entre les patrons et leurs salariés. - Dimitry B. - Flickr - CC

Aux Etats-Unis, le gendarme de la Bourse impose une nouvelle mesure pour enrayer le creusement des inégalités salariales entre patrons et employés. Les entreprise devront rendre public l'écart de salaire entre dirigeants et salariés.

Aux Etats-Unis, le say on pay n'a visiblement pas suffit à empêcher l'inflation du salaire des dirigeants d'entreprises. On passe donc à la vitesse supérieure: la plupart des grands groupe seront désormais tenues de dévoiler la différence de rémunération entre les patrons et leurs salariés, a indiqué mercredi le gendarme de la Bourse aux Etats-Unis (SEC).

Issue de la loi de régulation de Wall Street de 2010, cette nouvelle règle entrera en vigueur en 2017 et s'appliquera à une grande partie des entreprises cotées en Bourse, en dépit des réserves des milieux d'affaires, a indiqué la Securities and Exchange Commission. "Dire que les avis sont divisés est très en deçà de la réalité", a reconnu la présidente de la SEC Mary Jo White dans un discours transmis à la presse.

Dans le détail, les grands groupes américains devront publier dans leur rapport annuel le ratio entre la rémunération des PDG et le revenu médian de leurs employés, un chiffre qui pourrait alimenter le débat sur le creusement des inégalités aux Etats-Unis.

Une rémunération 300 fois supérieure au salaire médian

La rémunération des patrons américains a explosé au cours des dernières décennies: elle était en moyenne en 2013 près de 300 fois supérieure à celle d'un salarié médian contre 20 fois en 1963, selon une étude du centre de réflexion Economic Policy Institute.

Une certaine "flexibilité" a été accordée aux entreprises pour établir ce ratio, notamment en choisissant la date de référence pour calculer le salaire médian de leurs salariés, a indiqué Mary Jo White.

Malgré ces aménagements, le puissant lobby patronal de la Chambre de commerce américaine a vivement critiqué cette règle, qualifiée de "faveur" accordée aux syndicats. "Quand la transparence est utilisée pour promouvoir des intérêts particuliers au lieu de fournir une meilleure information aux investisseurs, c'est un pas dans la mauvaise direction", a estimé l'organisation dans un communiqué.

N.G. avec AFP