BFM Business
International

La plus grande zone de libre-échange du monde va voir le jour

Barack Obama s'est félicité de la signature du traité transpacifique.

Barack Obama s'est félicité de la signature du traité transpacifique. - Brendan Smialowski - AFP

L'accord de partenariat transpacifique, qui comprend 12 pays représentant près de 40% de l'économie mondiale, a officiellement été signé jeudi en Nouvelle-Zélande.

Les États-Unis sont heureux de vous présenter le grand frère du traité transatlantique: le traité transpacifique. Créant la plus vaste zone de libre-échange au monde, l'accord a en effet été signé officiellement jeudi en Nouvelle-Zélande. Conclu après cinq ans de laborieuses discussions, il vise à abattre les barrières au commerce et aux investissements entre l'Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les États-Unis et le Vietnam.

Ces 12 pays représentent près de 40% de l'économie mondiale mais le TPP ne comprend pas la Chine, deuxième économie de la planète, écartée des négociations. La Chine et les États-Unis rivalisent pour faire accepter leur propre vision du libre-échange dans cette région très peuplée et active économiquement, alors que Washington veut faire de l'Asie-Pacifique le "pivot" de sa politique étrangère. 

"Le TPP permet aux États-Unis -et non à des pays comme la Chine- de rédiger la feuille de route du XXIe siècle, ce qui est particulièrement important dans une région aussi dynamique que l'Asie-Pacifique", a souligné le président Barack Obama dans un communiqué. C'est un "nouveau genre d'accord commercial qui donnera la priorité aux salariés américains", a-t-il assuré. "Tout simplement, il renforcera notre leadership à l'étranger et soutiendra les emplois ici aux États-Unis".

Hostilité de plusieurs parlements nationaux

Le TPP n'a pas terminé son parcours d'obstacles car chaque Parlement national doit encore ratifier le texte dans les deux ans. En particulier, le texte suscite une hostilité croissante au Congrès américain, spécialement dans cette période de campagne présidentielle.

Le Canada, où le gouvernement a changé depuis la conclusion de l'accord, veut quant à lui engager un débat avant d'entamer le processus de ratification.

Très vaste, l'accord prévoit une ouverture substantielle des marchés des produits agricoles pour le Canada, les États-Unis et le Japon, que cela soit pour le sucre, le riz, le fromage ou le boeuf. Il concerne aussi des secteurs comme l'échange de données et la propriété intellectuelle qui n'étaient pas couverts par de précédents accords multilatéraux.

D'après Canberra, le TPP débouchera sur l'abolition de 98% des tarifs douaniers entre les douze États-membres. Si ses promoteurs assurent qu'il permettra de doper la croissance économique, plusieurs organisations non-gouvernementales affirment que cet accord débouchera sur une déréglementation généralisée au bénéfice exclusif des multinationales. De nombreuses voix critiquent les effets pervers du texte sur les droits des travailleurs, l'environnement, la perte de souveraineté ou encore l'accès aux médicaments. À Auckland, des milliers de manifestants sont ainsi descendus dans la rue en signe de protestation.

Y.D. avec AFP