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La Russie dans le viseur de Moody’s

Moody's a abaissé la note russe de "Baa1" à "Baa2".

Moody's a abaissé la note russe de "Baa1" à "Baa2". - Emmanuel Dunand - AFP

L’agence de notation a abaissé d’un cran la dette souveraine russe, de "Baa1" à "Baa2", vendredi 17 octobre. Assortie d'une perspective négative, celle-ci pourrait de nouveau subir une dégradation dans les prochains mois.

Conséquence directe de la crise en Ukraine, la Russie a vu la note de sa dette souveraine dégradée par Moody’s. L'agence de notation a en effet annoncé vendredi 17 octobre qu'elle l’abaissait d'un cran, de "Baa1" à "Baa2".

Plus inquiétant: la perspective demeure négative, ce qui pourrait laisser supposer une prochaine nouvelle dégradation de la note de la solvabilité russe vers "Ba". Cela signifierait alors que les titres de dette russes sont considérés comme spéculatifs, et assortis d'un risque significatif. Pour rappel, Moody's avait déjà abaissé à "Baa1" la note de la Russie en juin dernier.

Moody's a invoqué à l'appui de sa décision les perspectives de plus en plus médiocres de croissance à moyen-terme, aggravées par la prolongation de la crise ukrainienne et les sanctions internationales qu'elle a motivées. L’agence invoque également l'érosion graduelle mais régulière des réserves de change du pays, en raison de la fuite des capitaux et de l'accès réduit aux marchés financiers internationaux pour les emprunteurs russes.

Pénurie de travailleurs qualifiés

"Même avant la crise en Ukraine, le taux de croissance potentiel de la Russie était en baisse en raison notamment de carences dans les infrastructures et de pénuries de travailleurs qualifiés ainsi que de la forte dépendance vis-à-vis du secteur énergétique", souligne ainsi Moody’s. "Le renforcement des sanctions contre la Russie a déjà commencé à aggraver le ralentissement de la croissance économique et à saper la confiance des consommateurs et des investisseurs dans le pays. La demande intérieure s'est effondrée au 2e trimestre avec notamment un déclin significatif dans les stocks et l'investissement".

"La confiance des consommateurs a également été affaiblie par l'accélération de l'inflation et les taux d'intérêt plus élevés résultant, entre autres, de la chute du taux de change", ajoute l’agence de notation. Le rouble avait battu jeudi un nouveau record historique de faiblesse face à l'euro et au dollar, poursuivant sa dégringolade amorcée début octobre.

Y.D. avec AFP