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Les fonctionnaires tunisiens passent un tiers de leur temps sur Facebook

Facebook, dont l'usage a explosé  avec le "Printemps arabe", pourrait être bloqué par l'administration sur le lieu de travail

Facebook, dont l'usage a explosé avec le "Printemps arabe", pourrait être bloqué par l'administration sur le lieu de travail - Thomas Coex - AFP

Le site occupe tellement le temps des fonctionnaires tunisiens que l'administration songe à en bloquer l'accès.

Facebook sera-t-il bientôt inaccessible pour les fonctionnaires tunisiens ? C’est ce que voudrait le président de l’Association tunisienne contre la corruption, Brahim Missaoui, qui s’apprête à rendre un rapport sur le comportement des fonctionnaires dans les établissements publics. Pourquoi Facebook en particulier ? Parce que, selon l’association, les salariés de l’administration tunisienne y consacreraient un tiers de leur temps passé au bureau.

"L’administration tunisienne en est bien consciente. C’est pourquoi, l’on s’oriente vers la censure de Facebook dans les locaux administratifs, à l’exception des départements de communication", explique Brahim Missaoui au journal L’Economiste Maghrébin.

La Tunisie en pointe sur Facebook

Un chiffre qui paraît énorme si on le compare aux études similaires réalisées en France. Dans une étude de 2014 faite par Olfeo (un éditeur de filtrage de contenu internet), on apprend que les salariés français passeraient en moyenne 1h48 par jour sur internet dont 57 minutes consacrées à des usages personnels. Facebook est le site le plus consulté mais n’est pas le seul (suivent YouTube, Wikipedia…). Quoi qu’il en soit, on est loin du tiers du temps pointé par l’association tunisienne.

Il faut dire que la Tunisie est un des pays les plus accros à Facebook dans le monde. Comme le montre cette infographie, le taux de pénétration y était déjà en 2013 plus de deux fois supérieur à ceux des autres pays du Maghreb.

Une hégémonie qui prend ses racines dans le "Printemps arabe" de 2010-2011 (que certains appellent "révolution Facebook" en Tunisie) et qui a conduit à la destitution du président Ben Ali. Le réseau social était très consulté car c’est là que les Tunisiens étaient assurés d’avoir une information non censurée. Et depuis l’habitude est restée…

Frédéric Bianchi