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Le cri d'alarme du chef économiste du FMI sur le Brexit et la crise des migrants

Maurice Obstfeld a succédé au Français Olivier Blanchard

Maurice Obstfeld a succédé au Français Olivier Blanchard - Stépahne Jaffre - AFP

Dans un entretien à l'AFP, Maurice Obstfeld explique pourquoi une possible sortie de l'Europe par la Grande-Bretagne peut nuire à l'intégration européenne au même titre que l'afflux de réfugiés.

L'avertissement ne vient pas de n'importe qui. Dans un entretien à l'AFP, Maurice Obstfeld, le nouveau chef économiste du FMI prévient que la crise des migrants et une possible sortie de l'Union européenne par la Grande-Bretagne menacent l'intégration européenne.

"Je suis extrêmement inquiet de la forte tendance en Europe visant à revenir sur l'intégration des marchés", a déclaré mardi l'Américain, qui a pris ses fonctions au Fonds monétaire international en septembre.

L'un des facteurs "évidents" tient "dans la volonté de la Grande-Bretagne d'éventuellement quitter l'Union européenne," détaille cet ancien conseiller économique du président américain Barack Obama. La Grande-Bretagne a menacé mardi de quitter l'Union européenne si elle n'obtenait pas gain de cause sur certaines réformes à Bruxelles, alors qu'un référendum sur la question doit se tenir dans le pays d'ici à fin 2017.

Un scénario cauchemardesque

Selon Maurice Obstfeld, une autre menace vient des appels croissants à revenir sur l'ouverture des frontières pour faire face à l'afflux de réfugiés en Europe. "Il y a une forte pression sur l'ouverture des frontières et sur la mobilité des travailleurs", a estimé cet ancien universitaire de Berkeley et d'Harvard, redoutant un retour en arrière aux conséquences économiques imprévisibles.

"Les entreprises se sont engagées sur des plans de plusieurs années fondés sur un marché vaste et intégré", a estimé l'économiste, qui a succédé au FMI au Français Olivier Blanchard. "Ce serait un immense revers en termes de prospérité économique et en termes d'activité pour ces entreprises si elles devaient soudainement de nouveau faire face à des barrières", a-t-il poursuivi, évoquant un scénario "cauchemardesque".

J.M. avec AFP