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Le FMI et l'OMC appellent à atténuer les effets négatifs du commerce mondial

Le FMI et l'OMC appellent à atténuer les effets négatifs du commerce mondial.

Le FMI et l'OMC appellent à atténuer les effets négatifs du commerce mondial. - JOHAN ORDONEZ / AFP

Dans un rapport publié ce lundi, les deux institutions internationales appellent les pays avancés à prendre des mesures en faveur de la formation et la mobilité pour atténuer les effets pervers du commerce mondial.

Contrer les conséquences parfois négatives du commerce international. Voilà l'objectif affiché par le FMI (Fonds monétaire international) et l'OMC (Organisation mondiale du commerce) en invitant les pays avancés à promouvoir davantage de formation et de mobilité dans un rapport publié ce lundi. Ledit rapport, rendu public avant les réunions de printemps du FMI et de la Banque mondiale à Washington du 21 au 23 avril, reconnaît que le commerce international, qui souffre d'une impopularité pas toujours justifiée, a participé à la destruction d'emplois, notamment en Europe et aux États-Unis, en raison de la baisse des prix des produits manufacturés fabriqués à l'étranger.

Dans le même temps, "des pertes d'emplois dans certains secteurs et régions ont résulté davantage des évolutions technologiques que du commerce", tempère le FMI. De 1960 à 2007, veille de la crise financière, le commerce mondial a cru de 6% par an en moyenne entraînant une croissance des économies d'environ 3% en moyenne durant la même période. Mais "ces dernières années, un ralentissement du rythme des réformes commerciales et une poussée du sentiment protectionniste ont freiné l'avancée du commerce, de la productivité et de la croissance des revenus", constate le rapport.

"Trop de gens ont été laissés de côté"

Selon un étude citée par le Fonds, quelque 1 million d'emplois manufacturiers aux États-Unis et 1,4 million d'emplois non-manufacturiers ont disparu entre 1999 et 2011 du fait de la concurrence chinoise. Même si dans l'opinion publique, le commerce international est vu "de façon plus positive qu'on ne le croit", l'ouverture aux échanges est souvent "blâmée pour des maux qui n'ont rien à voir".

"Trop de gens, notamment dans les pays avancés, ont été laissés de côté par l'avancée du commerce international" ce qui explique "les légitimes raisons de mécontentement", reconnaissent le FMI et l'Organisation mondiale du Commerce. Ces institutions soulignent néanmoins qu'il est souvent "difficile de faire la part des choses" entre l'impact de la concurrence commerciale et celui du changement technologique et de l'innovation.

Le rapport invite les pays avancés à redoubler d'efforts dans les formations mais aussi dans les infrastructures et le logement afin de favoriser la mobilité de la main d'oeuvre. Il réitère l'idée que de nouveaux progrès dans l'ouverture des échanges sont "importants pour revitaliser la croissance". Des secteurs comme les services ou le commerce électronique peuvent encore faire de grands pas vers l'intégration mondiale et "représenter une forte contribution à la croissance". Il existe dans le domaine des services un système de licences opaque et discrétionnaire qui donne un caractère imprévisible à de nombreux marchés, même quand il n'y a pas de discrimination explicite, regrette le rapport. 

Lutte contre le protectionnisme

Lundi après-midi, les responsables du FMI, de l'OMC et de l'OCDE et l'Allemagne ont promis de lutter contre le protectionnisme, alors que l'administration Trump inquiète avec son slogan "l'Amérique d'abord". "Les chiffres de croissance décevants du commerce mondial et le danger de tendances protectionnistes croissantes constituent pour nous une incitation claire à soutenir encore plus le système commercial international", soulignent les responsables de trois des plus grandes organisations économiques mondiales,dans une déclaration publiée à Berlin à l'occasion d'une rencontre avec la chancelière, Angela Merkel.

Il s'agit de Christine Lagarde pour le Fonds monétaire international, Roberto Azevêdo pour l'Organisation mondiale du commerce et Angel Gurria pour l'Organisation de coopération et de développement économique. Le texte a été aussi signé par le président de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, et le directeur général de l'Organisation internationale du travail, Guy Ryder, qui participaient à la discussion dans la capitale allemande. Si la déclaration ne mentionne pas directement le président américain, Donald Trump, son contenu ne laisse guère de doute sur l'origine du "danger" protectionniste principal qu'elle mentionne.

P.L avec AFP