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Le FMI relève sa prévision de croissance mondiale

Christine Lagarde, présidente du Fonds monétaire international

Christine Lagarde, présidente du Fonds monétaire international - Stephen Jaffe / AFP

L'institution financière table désormais sur une croissance mondiale de 3,5% en 2017. Elle alerte néanmoins sur le possible risque de "guerre commerciale" alimentée par les poussées protectionnistes en Europe et aux États-Unis.

Pour la première fois en deux ans, le FMI s'est montré mardi plus optimiste pour la croissance mondiale tout en s'inquiétant d'une possible "guerre commerciale" alimentée par les poussées protectionnistes en Europe ou aux États-Unis. Après avoir progressé de 3,1% en 2016, le produit intérieur brut mondial devrait accélérer à 3,5% cette année, marquant une légère amélioration de 0,1 point par rapport aux précédentes prévisions de janvier, indique le Fonds monétaire international (FMI) dans son nouveau rapport semestriel sur la conjoncture publié en amont de ses réunions de printemps à Washington.

"L'activité économique mondiale est en train d'accélérer grâce à une reprise attendue de longue date de l'investissement, de la production manufacturière et du commerce", écrit l'institution. Pour 2017, les prévisions sont ainsi relevées pour la zone euro (1,7%), le Japon (1,2%) et la Chine (6,6%) et maintenues à un rythme élevé pour les Etats-Unis (2,3%). 

Tentation croissante "de repli sur soi" économique

Reprenant un message martelé depuis plusieurs mois, le FMI assure toutefois que cette embellie est menacée par la tentation croissante "de repli sur soi" économique, qui s'est manifestée avec la victoire du Brexit au Royaume-Uni et celle de Donald Trump aux Etats-Unis. "Une importante menace vient d'un virage vers le protectionnisme conduisant à une guerre commerciale", prévient dans le rapport le chef économiste du FMI, Maurice Obstfeld.

Selon le Fonds, l'aggravation des inégalités depuis la crise financière de 2008 a popularisé un sentiment anti-mondialisation qui pourrait "saper les relations commerciales internationales et, plus généralement, la coopération multilatérale". Ailleurs sur le globe, l'Amérique latine et l'Afrique sub-saharienne continuent par ailleurs de voir leurs perspectives assombries cette année, du fait notamment de la perte de revenus provoquée par la chute des cours des matières premières.

Face aux incertitudes, renforcées cette année par des scrutins indécis en France et en Allemagne, le FMI se garde de tout excès d'enthousiasme et maintient ainsi à l'identique ses prévisions de croissance mondiale en 2018, à 3,6%. "L'économie mondiale semble gagner de l'élan, nous pourrions être à un moment charnière. Mais même si les choses semblent aller de l'avant, le système de relations économiques internationales de l'après-Seconde Guerre mondiale est sous une intense pression", écrit Maurice Obstfeld.

P.L avec AFP