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Le Japon connaît son 25e mois de déficit commercial

La politique de dépréciation du Yen mise en place par Shinzo Abe n'a pas encore eu d'effet favorable sur les exportations.

La politique de dépréciation du Yen mise en place par Shinzo Abe n'a pas encore eu d'effet favorable sur les exportations. - Evaristo SA - AFP

Le déséquilibre de la balance des comptes commerciaux nippons s'est établi à près de 7 milliards d'euros en juillet. Mais un léger rebond des exportations laisse espérer une amélioration dans les mois à venir.

Le commerce extérieur du Japon est resté dans le rouge en juillet, subissant ainsi son 25e mois de déficit commercial consécutif. Le déséquilibre de la balance des comptes commerciaux de la troisième puissance économique mondiale s'est établi à 964 milliards de yens (près de 7 milliards d'euros) le mois passé, contre un déficit de 1.032 milliards en juillet 2013.

Si ce solde négatif s'est réduit de quelque 7% sur un an, selon les statistiques du ministère des Finances, il est cependant supérieur aux attentes des analystes (autour de 700 milliards).

Du côté des importations, les achats d'hydrocarbures, qui constituent le principal poste de dépense du Japon vis-à-vis de l'étranger, ont continué à peser lourd, avec une facture de gaz naturel liquéfié (GNL) en progression de 7,4% et de pétrole brut en hausse de 6,9%. Le Japon a un besoin impérieux de ces deux ressources depuis l'accident nucléaire de Fukushima en mars 2011 et la mise à l'arrêt de l'ensemble des réacteurs atomiques du pays.

Chute de 10% des ventes de voitures vers les US

La demande intérieure a reflué à la suite d'une hausse de la taxe sur la consommation (équivalente à la TVA française) le 1er avril. Cette pression fiscale s'est traduite par une forte contraction de l'économie au deuxième trimestre (-1,7% par rapport au premier), la plus importante depuis le tsunami de 2011.

Entre janvier et juin 2014, le Japon a déploré un déficit commercial record, bien pire que celui de la première moitié de 2013 qui était déjà à un niveau exceptionnel. Il s'est élevé à 7.598 milliards de yens (55,5 milliards d'euros), en hausse de 57,9% par rapport à celui de janvier-juin 2013, un montant jamais atteint depuis le lancement de cette statistique sous cette forme en 1979.

Outre l'impact de la catastrophe de Fukushima, le pays souffre d'un cumul de handicaps structurels : délocalisation d'une partie de la production et concurrence des fabricants d'autres pays asiatiques. En témoigne la chute de 10% en juillet sur un an des ventes de voitures vers les Etats-Unis, un marché important que les constructeurs nippons approvisionnent depuis leurs usines implantées en dehors de l'archipel.

Dans ce contexte, la politique de dépréciation du yen promue par le Premier ministre Shinzo Abe n'a pas (ou pas encore) eu l'effet favorable escompté sur les exportations, tout en renchérissant le coût des produits importés facturés en devise étrangère.

C.C. avec AFP