Le président vénézuélien accorde un sursis au billet de 100 bolivars
Léger sursis pour le billet de 100 bolivars. "J'ai décidé de prolonger la circulation du billet de 100 jusqu'au 2 janvier" a annoncé samedi 17 décembre Nicolas Maduro, lors d'une réunion gouvernementale retransmise par la télévision officielle vénézuélienne.
Le président socialiste avait annoncé le dimanche 11 décembre -par surprise- le retrait sous trois jours des coupures de 100 bolivars (0,15 dollar), utilisées dans les trois quarts des transactions en liquide et donné jusqu'au 20 décembre aux habitants pour rendre leurs vieux billets. Moins de 24 heures après cette annonce, la plupart des commerces les refusaient.
Cette mesure spectaculaire vise à contrer les "mafias internationales" pilotées, selon Nicolas Maduro, par les États-Unis en vue d'asphyxier l'économie vénézuélienne en accaparant ses billets. Pour parer à cela, le président vénézuélien a d'ailleurs ordonné la fermeture temporaire de la frontière avec la Colombie et le Brésil.
L'arrivée retardée de la "nouvelle monnaie" attise la colère des Vénézuéliens
Le gouvernement espérait qu'à partir du 15 décembre des pièces de monnaie se déclinant en 50 et 100 bolivars et des billets de 500 bolivars pourraient être mis en circulation, puis ceux de 1.000 à 20.000 bolivars. Or leur arrivée se faisait toujours attendre samedi 17 décembre, nourrissant la colère de milliers de Vénézuéliens qui ont protesté dans plusieurs villes du pays contre le manque de liquidités. Le chef de l'État a imputé ce retard à un sabotage international "de l'empire".
Le gouvernement va "annoncer fin décembre combien de billets nous avons", pour "briser le blocus qu'ils veulent nous imposer, la persécution, le sabotage", a affirmé Nicolas Maduro.
En début de semaine dernière, les Vénézuéliens pouvaient remettre leurs vieilles coupures dans toutes les banques du pays mais en fin de semaine, ils ne pouvaient plus le faire que dans les deux succursales de la banque centrale, à Caracas et à Maracaibo. Après avoir rendu leurs billets inutilisables, ils repartaient frustrés car les mains vides, en l'absence des nouveaux billets et des nouvelles pièces. Le billet de 100 bolivars permet à peine de s'acheter un bonbon. Il en faut 500 pour avoir un hamburger.