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Le Prix Nobel d'économie estime avoir eu "la chance d'être au bon endroit au bon moment"

Bengt Holmström est connu pour ses travaux sur la théorie des contrats

Bengt Holmström est connu pour ses travaux sur la théorie des contrats - Kayana Simczak - AFP

Bengt Holmström, co-lauréat du Nobel 2016, a affirmé qu'il ne s'attendait pas à recevoir cette distinction.

Le professeur du MIT, Bengt Holmström qui a reçu le prix Nobel d'économie avec un autre enseignant de Harvard, a réagi à cet honneur avec modestie lundi affirmant qu'il avait juste "eu la chance d'être au bon endroit au bon moment".

"On ne s'y attend pas (...). Je me demande encore si je vais me réveiller ou pas", a lancé Bengt Holmström, un Finlandais de 67 ans qui enseigne au prestigieux Massachusetts Institute of Technology (MIT) depuis 1994.

En commun avec Oliver Hart, 68 ans, professeur à Harvard, il a été récompensé pour ses travaux sur la théorie des contrats, "un sujet chaud" à l'époque où il a obtenu son doctorat à l'université californienne de Stanford.

Interrogé lors d'une conférence de presse sur le fait de savoir s'il avait une opinion sur les hautes rémunérations des dirigeants, il a répondu: "Elles sont ce qu'elles sont (...) l'économie ne se préoccupe pas de leur niveau", qui est "en quelque sorte le résultat de la magie de l'offre et de la demande".

Le cas Enron

Bengt Holmström a ajouté néanmoins que certains modes de rémunérations pouvaient avoir "un effet négatif sur une compagnie", citant le scandale Enron, ce géant du courtage en énergie, un temps porté aux nues par la magazine Fortune comme "la compagnie la plus brillante", qui s'est écroulé en 2001 dévoilant fraude et corruption.

"On a attribué" cette déroute, qu'il désigne comme "le plus gros scandale" auquel il a assisté au cours de sa vie professionnelle, "à la rémunération des dirigeants" mais "le principal problème est (...) que ces dirigeants pouvaient encaisser très rapidement" leurs stock-options, a-t-il expliqué.

Interrogé également sur la stagnation des revenus de la classe moyenne, Bengt Holmström s'est dit "très soucieux" de cette question sans pouvoir apporter de solution. "J'aimerais vivre dans une société où ce n'est pas le cas, (...) mais je ne suis pas prêt à évoquer une solution car c'est très compliqué", a-t-il poursuivi, ajoutant toutefois qu'il y aurait "beaucoup à faire du côté du système d'imposition mais parfois les conséquences peuvent être très inattendues".

J.M. avec AFP